Charles a écrit :Lola Montes est l’exemple de ce qu'il ne faut- pour moi - pas faire.
Pourrais-tu développer ?
Je n'y connais pas grand-chose, mais j'ai par moments le sentiment que Lola Montès new version a été calibrée pour sa ressortie numérique, en tentant de faire oublier au maximum tout ce qui pourait renvoyer aun 35mm "source". Ils l'ont dématérialisé, pourrait-on dire.
Après, cette restauration au moins l'avantage de reconstituer un montage qu'on n'aurait plus jamais pu voir autrement.
Je ne dis pas le contraire et je suis même favorable. Il y a deux écoles de restaurations pour le son. On ne duplique pas de l'analogique en numérique, chaque système a ses avantages et ses inconvénients propres.
La première consiste a contretyper ce que l'on peut faire de mieux en numérique et elle est en général assez destructive.
La seconde consiste à utiliser au maximum des corrections analogiques et de n’utiliser le numérique que pour ce que l'analogique ne PEUT pas ou difficilement faire (échantillonnage du souffle, du rumble, etc...). Donc rentrer dans la station de travail des données déjà assez propres...Et il y a la façon d'utiliser les logiciels à transformée de Fourier, en gros la quantité de signal que l'on filtre et comment on la filtre. Et c'est là que l'échantillonnage prend toute son importance et qu'il DOIT varier selon la bobine ou même la scène. On sort une bande son où 80-90% des défauts sont retirés, mais pas une bande parfaite.
Lola Montes est victime de l'abandon du procédé couleur natif des copies US (Technicolor IB) et du changement dans les émulsions sur les copies réalisées chez GTC. Mais c'est restauré, en intégralité et au format. Le contretype donné par la copie actuelle, issu d'un DI, est balancé entre de l'Eastman et du Technicolor IB. Le son est pour moi à discuter ... Mais le magnétique en scope, c'était très fragile ...
Sans compter qu'à trop restaurer on perd l'habitude des limites qualitatives de 'l'époque et du support , dont les défauts, jusqu'alors très bien tolérés,
peuvent vite devenir au mieux désagréables, au pire rédhibitoires,
et là c'est le début d'un cercle vicieux...
Il y a encore quelques années, on s'accomodait très bien de la qualité des VHS,
mais le DVD plus le Blu-Ray nous ont rendus beaucoup moins tolérants, je trouve,
aux défauts des vieilles bandes. Du coup, on post-traite plus encore pour éliminer
encore plus de défauts, et, ce faisant, on dénature un peu plus le signal d'origine.