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Bonjour à tous comme promis je vous livre quelques souvenirs du métier, si cela peut apporter un peu de plaisir à certains, j'en serai très satisfait.
Je suis certain que ça va séduire aussi notre ami "Victoria5", allez, chaleureuse poignée de main à toi mon ami, on va s'entendre .....
"LE METIER DE BASE"
Début 1973, CAP en poche, je me présente sur rendez vous au siège "UGC" square Vélasquez dans le parc Monceau s'il vous plait ! Le soir même, je débute en cabine; je fais désormais partie du groupe des projectionnistes UGC simple cabine.
"La Marotte" est une belle salle à l'angle de la rue Vivienne et du Bd Montmartre, 600 fauteuils larges et confortables, pas de balcon, un écran de 11 X 4 mètres avec jeu de caches écran mobiles, rideau et proscénium pour jeu de lumière. La cabine est très vaste et confortable, juste quelques marches au dessus du hall d'accueil, il ne suffit que de quelques secondes pour aller prendre un bol d'air frais sur le trottoir en été. L e duo de "Century" avec leurs vieilles lanternes "Peerless" est plus qu'à l'aise sur cette belle surface, les redresseurs à mercure avec leur mystérieuses lueurs bleues, sont à part dans un local adjacent.
Avec des bobines de 600 m, le temps passe vite et agréablement, les chargement, rembobinages, enchaînements, sont fréquents et le travail du projectionniste prend son sens le plus simple mais peut être là : tout son sens ! Les "Century" déjà agés sont d'une fiabilité totale, peut être les projecteurs les plus silencieux que j'ai connu et j'en ai vu pas mal. A l'époque la PUB est au format 1.33, le film toujours en 1.66 ou 1.85 ou en scope 2.66. Pas de tourelle et on change d'objectif très souvent, ceux ci sont alignés sur une tablette le long du mur juste devant les appareils. L'hypergonar est énorme et lourd, regroupant dans un seul cylindre l'objectif 1.33 et l'anamorphoseur, d'ailleurs réglable pour s'ajuster exactement au côtés de l'écran !!! Dans tous les formats, l'image est excellente et,lumineuse, je me donnais la peine de monter l'intensité des redresseurs pour une luminosité optimale en scope,de plus les projecteurs étaient quasiment à l'horizontal. Tiens à propos, saviez vous que la projection de la PUB dans ce temps là était à la bonne volonté de l'opérateur ! Pour éviter tout problème, nous recevions mensuellement une petite prime de publicité et personne, bien entendu, ne refusait de la passer; une anecdote de l'époque...
J'ai vécu à "la Marotte" ma plus belle expérience de ce métier avec notamment la projection d'un chef d'oeuvre de 1962, remis à la mode en 73 (des salles combles )"Docteur Jivago", 11 bobines , 10 enchaînements, 3h15 ..Il y avait en début de la bobine 7, après l'entracte, une amorce uniquement sonore qui montait crescendo la fameuse chanson de Lara sur sept ou huit minutes. Mon collègue me disait :"oh je passe ça en silence pendant l'entracte et je repars direct sur l'image, t'enmerde pas avec ça !!". Pas du tout mon avis, moi je lançais mon projo salle allumée, puis j'étaignais la salle très progressivement, le rideau restait seul lumineux sous la rampe du proscénium que j'étaignais à son tour tandis que la musique montait en volume.Une fois la salle toute éteinte, j'ouvrais le rideau dans le noir, j'envoyais la projection qui démarrait par un petit point blanc au milieu de l'écran, point qui grossissait, grossissait tandis qu'un roulement de train remplaçait la musique, puis soudain le train jaillissait du tunnel dans une explosion de lumière, ça t'avait une de ces gueule mes amis, voilà le métier dans tout son art...
a suivre.
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En tant que spectateur, je vous dis "Merci" pour votre professionalisme. J'aurais aimé être client régulier de cette salle, avec vous aux commandes de la cabine. Il est clair que les films étaient projetés dans les règles de l'art.

Un chose m'intrigue, vous dites "scope 2,66". C'était 2,35 à l'époque. Et un écran de 11 x 4 ne correspond pas vraiment à quelque format que ce soit...
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rhodanien22 a écrit :Je suis certain que ça va séduire aussi notre ami "Victoria5"
Bien entendu, le sarcasme n'empêche pas d'apprécier.
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J'ai appris à l'école LOUIS LUMIERE où j'ai préparé en partie mon CAP, que l'image "scope" était en 1.33 bien sûr, mais en principe compressée dans le sens de la largeur par x 2, soit en principe et pour obtenir une véritable décompression authentique : 2.66 à l'écran. Les écrans n'obéissaient pas toujours aux formats officiels, on mettait un écran pour le mieux comme ça passait dans la salle, d'où cet ingénieux hypergonar réglable pour ajuster au mieux à l'écran, génial non ? 11x4 ça donne quoi, voyons : 2.75 sauf erreur de ma part , donc pas mal hein ? une toute petite zone petit zone noire à droite et à gauche et c'est OK. A mon avis en 2.35, les personnages devraient être un chouilla maigrichons....
a suivre demain
amicalement
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Toujours pas de photo à partager pour illustrer vos propos très intéressants sur votre expérience ?
je suis certains que cela intéresserait bons nombre d'entre nous, en tout cas moi c'est sur :)
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rhodanien22 a écrit :compressée dans le sens de la largeur par x 2
Le mot "compressé" a tellement de sens différents dans le domaine audiovisuel (aussi bien pour le son que l'image), que dans ce cas je préfère dire "anamorphosé".
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Salut les amis, vous reprendrez bien une petite tranche d'histoire ? Je voulais d'abord vous préciser que mon email personnel consiste simplement a rajouter gmail.com derrière mon pseudonime. Je fais cette précision si quelqu'un qui sait mettre des photos en ligne veut bien que je lui envoie pour le faire, sur ce forum, moi je ne comprends pas comment. Attention je n'est pas grand chose à vous montrer, il y a tellement de photos et vidéos de cabines sur internet, mais j'aimerai bien vous montrer quelque chose d'inhabituel. Merci d'avance pour votre collaboration.

"LE METIER DE BASE 2"
UGC possédait plusieurs salles dans notre quartier des grands boulevards, toutes en salle unique avec duo de "Century/arc-Peerless. Afin de pouvoir bénéficier à l'occasion d'un week end ou d'une nécéssité d'absence, les projectionnistes s'arrangeaient entre eux pour se remplacer, ce qui entraînait automatiquement pour le remplaçant : une grande journée, son service normal d'une demi journée dans sa cabine avec la reprise de la cabine du collègue pour encore cinq ou six heures; bon, ça passait assez vite quand même... Ceci m'a permis de connaître plusieurs cabines qui toutes n'offraient pas l'aisance de "la Marotte". Si la cabine du "Helder" restait pas trop mal placée et pas désagréable, les deux "Century" y étaient fort à l'étroit et l'espace entre les deux rendait presque difficile les manipulations sur celui de gauche. La plus (belle) cabine reste celle de "la Scala" Bd de Strasbourg. Accessible par la cour de l'immeuble d'à côté, il fallait aller s'isoler au sixième étage dans une (boite d'allumettes) ou les deux braves "Century" avaient été adaptés au local, pieds raccourcis, trous dans le sol pour les carters du bas tant l'inclinaison était vertigineuse pour viser le centre de l'écran, installé lui, quinze mètres plus bas ! Il fallait voir les fenêtres de projection qui bouffaient peut être 20% de l'image par leur découpe en trapèze.. L'atmosphère là haut, tout seul, isolé, surtout le soir, était à vous foutre la trouille...
Les incidents de séance étaient bien rares mis à part les changements ratés par manque d'atttention, les charbons en bout de course pour avoir oublié de vérifier ce qu'il en restait, dans ce cas et pour ma part, j'ouvrais la lanterne sans arrêter la séance, je virai au plus vite le bout de charbon restant, à moins qu'il soit encore assez long pour le réavancer, je gardais toujours sous la main un charbon négatif et un positif que je remettais en place au plus vite, le tout avec un chiffon qui n'empêchaiot pas toujours les coup de chaud sur les doigts, mais bon, allez, en une douzaine de secondes, c'était bon ! Autrement, je ne me rappelle pas avoir jamais donné un coup de chaleur sur un film chargé, projecteur arrêté, en oubliant de fermer la fameuse 'louche' d'une lanterne allumée, louche que vous connaissez sans doute tous non ?
Les braves "Century" pour leur part, ne demandait rien sinon un entretien graissage/nettoyage minimum par l'un de leurs chevaliers servants les mercredis matins. Pas de montage bien entendu puisque les galettes de pellicule après mise sur bobines le premier jour étaient projetées indépendammennt avec leurs amorces.
Rembobinage pellicule entre les doigts, découpes et collages sur perfos éclatées, la belle vie quoi pour des salaires déjà très généreux même en salle simple ! Autre petit incident possible qui personnellement ne m'est pas arrivé mais nous avons tous vu ça un jour où l'autre : le début d'un film scope en ayant oublié l'hypergonar, pas grave mais ça la fout mal !!
a suivre
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On peut saluer les anciennes techniques, mais ça n'a aucun sens de rejeter en bloc le numérique.

Dire que l'image est "moins belle" n'a aucun sens. Factuellement, l'image est même de meilleure qualité (focus, fixité, progrès optique, rendement lumineux, copies jamais usées etc...).

Par contre c'est clair que l'image a profondément changé. Et on peut préférer le rendu du 35, mais c'est subjectif.

Sur le rendement lumineux, c'est carrément de la mauvaise foi : le numérique a beaucoup plus de patate que le 35 à puissance équivalente. Je l'ai testé très concrètement dans une salle dans laquelle j'ai travaillé qui avait le double équipement. Les projos numérique et 35 étaient tous deux équipés d'un xénon à arc court de 3kW, et clairement le Barco délivrait une image plus lumineuse (et aussi plus nette, avec une meilleure fixité, un format mieux respecté, etc...).

Mais ceci étant il m'arrivait souvent de me faire un projection solo de bande-annonces + un bout de long-métrage pendant ma pause déj car j'adorais charger le Kinoton et voir cette image si particulière du 35. J'espère que j'aurais à nouveau la chance de faire un peu de 35 (plus d'installation dans la salle dans laquelle je bosse actuellement).

Je rejoins Victoria sur l'idée d'une formation de projectionniste de patrimoine (et Bon Dieu ! le jour où elle apparaît j'y postulerais instantanément !).
J'ajoute même que les projections 35 pourraient entre dans le calcul de la sub. Cela inciterait les exploitants à conserver des installations fonctionnelles et à transmettre le métier aux opérateurs en poste.

Et, même si ça ne convaincra sûrement pas nos aînés aux yeux embués de nostalgie, je vous assure que le cinéma numérique est techniquement tout à fait aussi passionnant que le cinéma analogique, mais pour cela il faut comprendre au moins un peu comment le matériel et les logiciels fonctionnent :)
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Bonjour à vous tous les 'bizarres, les cinglés, les pas normaux quoi !' Ben si écoutez, avec le respect que j'vous dois, j'ai entendu ça de mes oreilles les amis :"pour perdre ton temps avec des conneries pareilles, des tas de feraille, faut être un peu con, le foot oui, ça c'est passionnant !!" Faut dire que je suis gravement atteint moi, mes premières passions sont les trains et les navires de guerre, en v'là des tas de ferraille, vraiment taré le gars. Tout cela se conjugue en modélisme et de plus je déteste le foot, alors là : rien a récupérer !!!!

Mon cher "RAPPA", plus jeune que nombre d'entre nous sans doute, tu admire et à raison les technologies d'aujourd'hui. Je ne sais si tu as connu les vrais, les grands écrans parisien d'autre fois mais je peux te dire que le matos était à la hauteur, bien entendu le pied absolu c'était les 240m2 du Gaumont ou du Kinopanorama avec du 70mm. Je crois que ce qui pêche sur la projection numérique qui sans aucun doute a progressée, c'est e soucis d'économie avant le confort du spectateur, bien souvent on met du moins cher possible, alors un 'xénon' poussif pour un écran bien trop grand pour lui, c'est suffisant C'est le cas chez moi dans ce fameux "Cinéland" fier de son 240m2 avec une torche à pile derrière tu vois, j'exagère mais c'est sans doute ces gens là qui se moque du monde qui me font profondément regretter l'autrefois ! Et puis il n'y a pas que ça, aurais tu échappé au charme indescriptible du cliqueti des projecteurs; hein ? Tu aimes ce métier, alors même sans pellicule,tu es mon ami...

Aller une tranche d'histoire encore : "le complexe multi-salles et les plateaux, un autre métier"m. 240m2
Après une année de grands Boulevards et de 'Century', je suis propulsé sans n'avoir rien demandé sur les 'Champs Elysées'.
J'ai de la chance, je suis (tournant) sur trois cinémas, c'est à dire que j'assure le jour de congé hebdomadaire des collègues titulaires des cabines. C'est bien parce que, non seulement le salaire déjà confortable prend 25% de plus mais aussi pour l'agrément de travailler sur (au final 10 cabines) sur trois établissements. En tant que (tournant), je n'ai pas a m'occuper des montages de programmes ou de l'entretien technique du matos, juste à faire tourner en somme et pour le même prix que les autres...
Ce complément de salaire est quand même relativement justifié car attention : le multi-salles des années 70 n'est pas le complexe construit plus tard dans ce but précis. A l'époque les nouvelles salles sont gagnées en creusant sous la salle principale que l'on coupe ou pas, ou encore en évidant les appartements des étages pour en faire des salles de cinéma, et souvent avec ces deux principes. Ce qui donne des cabines très éloignées les unes des autres, des escaliers, des longs couloirs, éventuellement un changement d'immeuble par la rue pour accéder à certaines .. Pour le "Normandie" la grande salle est conservée et la salle 2 est creusée au dessous, pas trop loin, quelques escaliers et il n'y en a que deux, ça va. La cabine de la grande salle perd l'un de ses trois,Philips DP70 au profit d'un plateau qui s'adjoint à celui du milieu. En bas, c'est le désormais classique FP20 et son plateau.
Trois salles à "l'Hermitage" un peu plus loin sur "les Champs", une 600 places au niveau de la rue avec une belle cabine toute vitrée où les gens vous regardent manipuler ces étranges machines. Une salle au dessous, plus petite avec l e même FP20 et un accès en descendant deux étages par escalier, et enfin une troisième salle (enfin, une pièce)de 80 sièges dont on atteint la cabine par un dédale de marches et de couloirs, la salle a été construite en fait dans un espace récupéré d'un immeuble de la rue derrière.
Le plus délicat enfin avec le "Biarritz" sur l'autre trottoir des "Champs" où les quatre nouvelles salles ont été construites en évidant deux immeubles de leurs appartements. Là, deux projectionnistes opèrent en même temps car les cinq cabines sous la responsabilité d'un seul homme, vu l'éloignement des unes par rapport aux autres serait fort scabreux. Cela m'arrivera pourtant un samedi soir, je vous raconterai !
Partout donc, sauf le"Normandie 1", un FP20 avec son plateau. En fait, pour surveiller les autres cabines lorsqu'on est dans une à la fois évidemment, on trouve dans chacune des écrans vidéo de contrôle qui nous montre les'écran des autres salles. On peut simplement constater que la projection se déroule normalement, mais pas de son, où bien on voit un écran blanc, salle allumée qui nous attend pour recharger et repartir pour un tour.... Tant que tout va bien, pas vraiment de stress avec trois cabines, on recharge en fin de séance, on relance et on rend visite à la suivante. Les problèmes de lanternes à arc sont oubliés avec la généralisation du 'xénon', de mémoire 1800 Watts en petites salles, 2600 dans les grandes...Je n'ai jamais eu l'occasion de changer une lampe 'Xénon' mais j'ai vu faire; masque, gants, précautions, des vraies bombes avec leur pression intérieure de 60 atmosphères disait-on !

vue cette fois par un titulaire du site.
Le chargement d'un ensemble : plateau/projecteur s'apprend très vite, un peu de jugeotte pour comprendre le cheminement du film qui se promène parfois en l'air sur plusieurs mètres dans certaines cabines où le plateau a été installé un peu loin.
On ne saisi pas tout de suite la subtilité de ce merveilleux débiteur/palpeur que l'on déplace à chaque séance du plateau débiteur au plateau récepteur qui devient à son tour débiteur pour la séance suivante; tout le monde suit là ??? On place alors le cerceau qui servi a enrouler le film sur le plateau d'où il est venu et qui va à son tour l'enrouler. Le débiteur central prend la place du cerceau sur l'autre plateau et on charge en saisissant le film par le milieu comme vous le savez, on le passe savamment dans les galets du débiteur/palpeur qui va docilement nous donner la longueur de pellicule voulue au faire et à mesure que l'on tire gentillement dessus, attention de ne pas oublie de passer le film dans le bras tendeur, pièce essentielle du système qui arrêtera tout et rallumera la salle en cas de casse, c'est tout naturellement lui en fin de séance qui, privé de la tension de la pellicule fera cette opération , la cabine attend alors sagement l'intervention du maître des lieux. Après le chargement sur le projecteur, on fait tourner un peu pour donner de la longueur afin d'atteindre le plateau récepteur et en fin de chargement le départ de la nouvelle séance est donné par une simple pression sur un unique bouton. Et ainsi se promène le film du plateau du bas à celui d'en haut, puis d'en haut vers celui du bas, pas en principe sur celui du milieu qui pourrait le faire mais reste disponible pour monter un nouveau programme ou déposer la galette d'un programme déjà monté en vue d"une prochaine projection. A noter donc que le plateau milieu devient tour à tour débiteur lors de la première projection d'un nouveau film le mercredi, et redevient enrouleur le mardi soir avant démontage du film qui termine sa semaine. Je ne sais pourquoi mais j'ai toujours été étonné de ce cercle de pellicule qui s'agrandissait par l'intérieur avec tant de docilité et de régularité. Ouais, bon, j'suis pas sûr que c'est d'une clarté limpide tout ça mais ça informe ceux qui ne connaissaient pas trop non ?
La montage du film suivant est possible donc en séance sur le plateau du milieu mais à condition que le prochain film soit au format de projection identique à celui qui court. Vous savez sans doute qu'après le déclenchement de la séance, ce sont les fameux scotch magnétiques qui font tout. Le déroulement de la séance de la semaine prochaine avec un autre film sera sans doute le même, donc on colle les scotch magnétiques aux bons endroits sur le nouveau programme et on ne touche pas à la programmation en place sur le programmateur de l'armoire RAC/ampli. Oui mais si le film en cours est un 1.85 et le prochain un 'scope' ou un 1.66, il faudra modifier le programmateur pour la tourelle automatique des objectifs, le changement de la fenêtre de projection, le basculement automatique de l'hypergonar et son relevage pour la 'PUB', enfin toute une autre programmation quoi avec ses scotch magnétiques qui vont avec. Alors non, pas possible en séance et les gars venaient monter le mercredi matin Bien entendu, comme je pouvais un jour être titulaire sur un site, on m'avait appris à faire les montages. Il fallait beaucoup de tranquilité et de concentration pour coller des scotch magnétiques sur le film qui devaient correspondrent exactement au bons endroits et parfaitement dans l'ordre aux ordres programmés sur l'armoire RAC au risque de voir de curieuses réactions en cours de séances.
J'espère que tout le monde à suivi, je ne vous cacherai pas que quand on vous montre tout ça pour la,première fois en vous disant :"demain tu sera tout seul hein!" , ben... on ne se sent pas très à l'aise pour demain....
Finalement si ça se passait globalement très bien, j'ai constaté que c'était là, dans ce genre de complexe multi-cabines, que l'on commençait à oublier de jeter un oeil par le hublot de temps en temps pour vérfier la mise au point. Et oui, un autre métier !!!!
Ah j'oublias un détail, il fallait assurer l'ouverture ou la fermeture technique de toutes les salles, disjoncteurs, batteries d'éclairage de secours à entretenir, etc... donc connaître tout ça mêmepour le tournant.

a suivre... amitié
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rappa a écrit : Je rejoins Victoria sur l'idée d'une formation de projectionniste de patrimoine (et Bon Dieu ! le jour où elle apparaît j'y postulerais instantanément !).
Rendons à César... Je crois que c'est MOSS qui a émis le premier cette excellente idée ici.
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Bonjour les amis ; ENTRACTE aujourd'hui sur la projection, un peu de réflexion philosophique à la place !

Combien de spectateurs se sont dit un jour au cinéma :"y'a pas à tortiller, faut qu'je comprenne comment ça marche".
Une infime minorité sans doute, quelques uns auront entendu parler de pellicule 35mm, un peu plus nombreux ont entendu :24 images secondes, et pratiquement tous étaient persuadés que la pellicule défilait comme ça en continu devant la fenêtre de projection sans réaliser que cela n'aurait produit qu'une infâme bouillie de traînées filantes, alors de là à se soucier de la croix de Malte hein !!!!!! Pas d'avantage intéressés par le cliqueti des projecteurs qui vient des 'boucles' et non de la machine elle même, et ça fait quoi de savoir tout ça puisque ça marche, je ne blâme personne, quand on est pas curieux on laisse de côté et on ne s'en porte pas plus mal. Moi j'ai toujours été un grand curieux, pas de ce qui se passe chez les voisins mais du "comment ça marche !!!" J'ai toujours eu besoin de comprendre comment fonctionne tout ce qui roule, vole, navigue, fabrique des choses. De par ma situation de commercial/industrie à Gaz de France, j'ai eu accès à quantité d'usines ou ateliers où l'on m'a fait démonstration à l'extrême ralenti de la façon dont la machine fabriquait sa pièce et ceci dans tous les domaines, j'en était sacrément heureux. Avec un copain technicien chez Olivetti, en 1974 nous avons démontée soigneusement avec la plus grande observation une calculatrice électromécanique, et nous avons compris comment elle réussissait ses opérations. Est alors arrivée une première intruse, cette petite boite en plastique de quelques dizaines de grammes qui faisait les même opérations que la grosse 'olivetti' mais mille fois plus vite sans aucun bruit ni mouvement ; mais quec qu'c'est qu'ça ?? C'était le début de la merveilleuse aventure qui nous a conduit a notre environnement d'aujourd'hui, tout informatique, tout numérique. Et là, je vais peut être en surprendre quelques uns, mais qu'est ce que c'est chouette quand même, je profite comme tout le monde au quotidien de tout ce matériel qui nous permet tant de choses passionnantes et pratiques. Entre autres passions je compose et écris quantité de chansons depuis des années. Avec l'aide d'un fabuleux clavier arrangeur, numérique bien sûr lui aussi, le tout petit petit musicien amateur que je suis peut construire des orchestrations complètes avec autant d'instruments et de musiciens que je le veux. Tout cela est enregistré, numérisé, gravé sur CD et ceci dans une qualité quasi professionnelle, sans le numérique, adieu cette passion créative et enrichissante. Alors ça NON et NON, c'était pas mieux avant !!
Pourtant, il reste un problème qui chatouille depuis le début les grands curieux comme moi. Bon, comprendre le (binaire) et toutes les exploitations qu'on peut en faire, avec un peu de bonne volonté on comprend à peu près , OK. Oui mais où sont donc rangés mes 30 ou 40 films que j'ai mis sur cette clé USB ? y'a rien là dedans !!! Comment le lecteur va chercher et choisir ce que je veux quand je le veux ??? Allons, que personne ne fanfaronne: "moi je comprends tout sans problème !", j'ai connu de nombreux ingénieurs en informatique à EDF/GDF, tous m'ont répondu :" ah ça, le stockage, les composants, le silicium etc.. c'est du domaine des physiciens, des scientifiques, nous on sait pas comment ça marche !".
C'est peut être un peu ici, où le numérique fait obstacle à mes facultés de compréhension, ici que j'ai un regard un peu méfiant, interrogatif, presque antipathique pour le numérique, ne pas pouvoir tout comprendre...........Pas de haine surtout pour ce système extraordinaire.

Je vous joint ci dessous le texte d'une chanson écrite en 2012, l'année fatale. Attention, le monde du cinéma est bien vivant, le monde des acteurs, des réalisateurs, des histoires filmées, le festival de Cannes quoi ! qu'importe le support physique.
Je parle bien du 'cinématographe' , l'invention des frères Lumière qui a fait rêver tant de monde durant près de 120 ans.
a suivre ; amitié

" le cinéma est mort "

C1
je suis entré comme je faisais autrefois
revoir ces lieux qui furent un peu chez moi
qu'a regret j'ai un jour délaissés
ça fait longtemps mais Dieu que j'aimais ça
travailler en cabine de cinéma
bien d'autres m'y ont succédé

nous nous laissions bercés pendant des heures
écoutant le cliquetis des projecteurs
manège, des bobines qui tournaient
et nous soignions nos belles mécaniques
qui donnaient vie , comme un pouvoir magique
aux longs rubans noirs qui défilaient

C2
j'ai vu encore l'image qui s'animait
là sur la vitre qui nous séparait
du public qui nous ignorait
il ne voit rien qu'une image parfois moins bonne
les grands écrans ne tentent plus personne
et la technique n'a aucun intérêt

oui mais pour nous qui faisions ce métier
le numérique vient nous effacer
encore un métier qui s'endort;
le directeur de son ordinateur
peut contrôler sans besoin d'opérateur
ni film, le cinéma est mort

C3
dans nos cabines tout est désormais net
et les programmes arrivent par internet
invisibles fichiers immatériels
les projections sans aucune présence
se font dans un assourdissant silence
et s'animent des images virtuelles

frères Lumière qui n'êtes plus de ce monde
vous devez vous retourner dans vos tombes
la science balaye sans remords
votre invention qui a tant fait rêver
la pellicule doit se faire oublier
condoléances , votre cinéma est mort
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Excellent ! :P

Avez-vous trouvé une aide pour poster vos photos sur le forum ?
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Salut à tous, non pas de réponse de personne pour m'aider à envoyer quelques images !! Attention, je n'ai jamais fais de photos de cabine et ily en a, comme je le disais tant à voir sur internet, non je voulais montrer quelque chose d'inhabituel peut être et charmant en quelque sorte... Celui ou ceux qui veulent voir me contacte directement, j'ai indiqué mon email perso.
C'taprem, une belle histoire encore du pépé (pépé licule bien sûr) et il en sera sérieusement question justement de pellicule..
A plus tard
Guy.
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Enregistré le : mar. 25 nov. 2014 - 11:12

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Salut,

Je réédite un message précédent, utilise le site https://www.zupimages.net/

Une fois les photos mis sur ce site, copie le lien forum indiqué et poste le ici dans un message

Denis.
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Enregistré le : dim. 7 juin 2020 - 18:23

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"un sérieux incident de cabine . 1976"
Une fois n'est pas coutume, nous étions avec ma jeune épouse en tant que spectateurs payants dans une salle non UGC : le"Wepler" Place Clichy. Le déjà passionné d'histoire maritime et de (bateaux gris) que j'étais ne pouvait pas ne pas voir la nouvelle super production US : "Midway" qu'UGC ne programmait pas. Environ après 1h15 de film, tout s'arrête, la salle se rallume et quelqu'un nous informe d'un incident qui pourrait être un peu long. Solidarité oblige, je demande à monter rejoindre ce collègue que je ne connais pas mais à qui je peux peut être rendre service. Je découvre une grande cabine, simple avec deux projecteurs BAUER, les seuls que j'ai vu de ma vie d'ailleurs. Le collègue semble un peu paniqué au milieu d'une montagne de pellicule par terre entre les deux postes. Heureusement encore que ce film 'super panavision 70mm' est ici en version adaptée 35 scope...
Il m'avoue être parti chercher un sandwich et une bière au café d'à côté, avoir discuté un peu, confiant de son matos qui pouvait tourner quelques minutes sans lui. Il était parti après avoir lancé la seconde bobine de 1800m. Pourquoi, comment, la bobine réceptrice s'est arrêté d'enrouler , ça ? Beau foutoir en tout cas au retour !
alors nous avons fait la seule chose à faite, couper et couper encore, car après quelques dizaines de mètres, c'est le noeud à chaque fois. Nous avons évalué au temps passé de projection, environ 5 à 600 m par terre, je ne sais pas si vous avez déjà vu : impressionnant ! Nous avons repéré bien sur chaque coupe avec papier et bout de scotch, enrouler ainsi sur bobines ou petits plateaux de montage, une douzaine de parties puis enrouler à la main sur la bobine réceptrice avec collage à chaque fois, vive la colleuse scotch, si il avait fallu s'enmerder avec le collage dans les règles de l'art à la colle acétone, on y serait encore !
On redémarre après environ une quarantaine de minutes quand même et je reçois l'une des plus chaleureuses poignée de main que j'ai pu connaître. La direction m'offrira deux places pour revenir au 'Wepler', la moindre des choses non ?

Amitié à suivre encore un peu si vous le souhaitez.
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