Coeur Noir a écrit :qu'elle que soit la manière choisie, j'ai peur des effets collatéraux.
Des effets collatéraux sont déjà là, aujourd'hui, avec les sorties calquées sur le modèle 35mm et le « zonage ». L'accès aux films est un problème majeur aujourd'hui pour beaucoup de moyennes et petites exploitations. Serait-ce pire si on enlevait certains verrous - je demande naïvement ?
Je ne dis pas le contraire : on vit les effets collatéraux d'une logique financière.
Je ne suis juste pas sûr que les solutions proposées règlent le problème.
Et toujours pour les histoires de gros sous, l'envoi de copies, dématérialisées ou physiques, a un coût unitaire. Donc plus de copies = plus de dépenses pour le distributeur, si c'est juste pour toucher le même nombre de spectateurs sur davantage d'écrans ("au lieu d'aller au multiplexe, je vais aller au cinéma du coin qui le passe aussi"), c'est moins rentable pour lui. Ce n'est pas parce que le numérique coûte moins cher qu'il ne coûte pas aussi.
Coeur Noir a écrit :
Pourquoi un distributeur ferait en priorité vivre l'exploitant « groupe » plutôt que l'exploitant « local » ? Après tout plus de la moitié des écrans ne font pas partie de la grande exploitation.
Quand un film sort sur 500 « copies » aujourd'hui succès ou pas, mécaniquement, il capte au minimum 10% des recettes du marché à ce moment là, tout en empêchant d'autres films d'exister. Car le nombre d'écrans, lui, est bien fini, pas extensible.
Ca rejoint ce que je dis ci-dessus. Le distributeur estime le potentiel d'entrées du film (nombre et profil de spectateurs), et ajuste sa stratégie et le nombre de copies en fonctions. L'objectif étant de faire le maximum d'entrées sur le moins de dépense, donc le moins de copies possibles. On peut trouver ça stupide (logique marketing et financière qui met les gens dans des cases et souvent se plante…), mais c'est comme ça malheureusement.
De plus, le coût des VPF est aussi à la copie, et il me semble qu'il n'est dû que sur les 4 premières semaines d'exploitation (à vérifier). Ca incite le distributeur de film petit et moyen à travailler sur la profondeur, avec pas trop de salles et en faisant tourner, pour continuer à faire des entrées quand les copies coûtent moins, à partir de la cinquième semaine. Rentabilité oblige, encore une fois.
Coeur Noir a écrit :occuper tout le terrain qu'avec des gros films qui s'enchaineraient sur tous les écrans
Au début peut-être… je crois aussi que ça inciterait les salles à re-prendre la main sur leur programmation et les distributeurs à vendre leurs films à de nouveaux spectateurs, justement pour se démarquer sur le fond puisque techniquement, aujourd'hui, tout est accessible partout en même temps.
C'est quand même drôle qu'on puisse diffuser à la campagne des opéras en direct de New-York ou Milan, mais pas un film français en sortie nationale en même temps qu'à la grande ville d'à côté…
Plus de travaux de labo = plus de sous dépensés = ça n'arrivera pas.
Euh… c'est un taf' qui peut s'automatiser ça. On est plus au temps de la pelloch'.
Ce n'est pas parce que c'est automatique que ça n'a pas un coût (il faut payer aussi les machines et l'électricité), et puis je ne suis pas certain que tout puisse si facilement s'automatiser.
Ne serait-ce que pour la position et la taille des sous-titres (surtout les SME, avec la gestion de la latéralité). Normalement tout ça doit s'ajuster par version de cadre et se vérifier par un opérateur.
Ca pose aussi la question de la gestion des KDM, différentes pour les deux versions. Le distributeur paie les KDM. Il a deux choix : gérer au plus juste le nombre de KDM (la bonne envoyée à chaque salle), et c'est une gestion supplémentaire pour lui (et au final des coût salariaux), soit il envoie les KDM pour les deux versions à toutes les salles… Et ce poste lui coûte deux fois plus cher.