Critiques de films

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musidora a écrit :
Je sais pas: je viens d une famille entre moyenne et aisée d un coté, et aucune culture cinéma dans la famille (ni artistique d ailleurs de maniere plus générale). Ma grand-mere de l autre coté par contre était tres pauvre et je ne connais personne qui avait une culture aussi grande.
Ben mine de rien, la culture, et particulièrement le cinéma vu comme une "sous-culture" apparait souvent aux gens qui ont "réussi" (entendez par là, ils gagnent beaucoup d'argent) comme complètement futile. Mon grand-père a toujours été considéré par la famille de ma grand-mère comme une sorte de minable, parce que son métier était de faire des films d'animation, "ce n'est pas un métier !".
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Yannick a écrit :Pauvre Rem, il va se rendre chèvre à trier l'écheveau de nos discussions croisées.
.
il fait ca, vraiment, Rem? :shock: Ah oui, le pauvre alors.

Penny, oui je crois aussi que le cinéma est un truc méprisable a partir d une certaine classe sociale. Héritage des métiers du spectacle en général sans doute.
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Pourtant à ses débuts le cinéma avait gagné quelques lettres de noblesses... Musi, le "film d'art", ça doit te dire quelque chose en spécialiste du cinéma des premiers temps non ?
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oui ce fut un essai plutot réussi de donner du prestige au cinéma. Au fond, ca a peu marché a long terme
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ou plutot des la guerre, c est devenu peanuts niveau marché. Et ca n a jamais touché les "classes dominantes", ca visait plutot les bourgeois que ce qu appelle planete les classes dominantes, en fait.
Et puis au niveau international, ca n a pas eu une influence majeure. Apres la guerre entre l influence des Etats-Unis et l école russe, la pauvre petite influence du film d art s est essouflée.
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Yannick, tu as vaaachement bien utilisé les balises spoiler pour ta critique, du vrai travail de pro ! :D
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une autre raison de relativiser le prestige donné par le film d art, c est qu il en coutait encore, aux acteurs de theatre, de jouer dans les films, meme dans le cadre du film d art. Et paradoxalement, le film d art qui voulait donner ses lettres de noblesse au cinéma, partait du principe que pour ce faire, le cinéma avait besoin du theatre et sans lui ne pouvait exister pleinement esthétiquement. Retrospectivement, ca n est pas tres convaincant comme maniere de rendre le cinéma prestigieux: le moyen part du principe de l infériorité de ce spectacle.

valium, j allais faire la meme remarque, impressionnant! :D
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Planète sauvage a écrit :le fait que le champ social du cinéma et du bon gout est un lieu cloisonné culturellement (critique prescriptive et catégorie du bon gout)
J'ai l'impression que c'est toi qui cloisonne, qui préjuge, Planète. Parce que j'affirme mes goûts de manière très tranchée à l'inverse d'un Moss toujours très mesuré, tu sembles penser que je suis le représentant d'une pensée pré-construite, d'une "élite cinéphilique". Mais je t'assure que mon goût de cinéma est le résultat de 20 ans d'assemblage de films, on ne m'a pas injecté les Cahiers du Cinéma en intraveineuse.

Alors voilà, en 1983 ma grand mère m'a emmené voir Le retour Jedi au cinéma, j'ai eu très peur de l'empereur. Et Rox et Rouky. A la maison, mes parents me louaient des VHS, souvent des James Bond avec Roger Moore. //ment, ils enregistrent et me montrent l'Homme qui rétrécit qui me marqua pour longtemps, mais à l'époque, je ne rendais pas compte qu'il s'agissait d'un film ancien. Mais aussi Ran et Kagemusha, des fresques démentes. En 1989, Indy et la dernière croisade. Plein d'autres films d'aventure, policiers, et autres comédies grand public. En 92, je m'équipe d'un lecteur de Laser Disc et d'un ampli Dolby Prologic, j'y vois surtout de gros films d'action. En même temps, le magnétoscope tourne en continue, j'enregistre à tours de de bras, sur toutes les chaînes. C'est ma grande période de découverte : je regarde tout ce qui passe, en vrac, les films d'Ann Hui, L'année dernière à Marienbad, la nouvelle vague Hong Kongaise, Opération Corned Beef, Speed, La momie, Casablanca, Le fanfaron, Sueurs froides, Un homme est passé, La jetée... Un monde s'ouvre à moi, je vais de choc en choc, sans toujours très bien comprendre. Je me souviens de ma perplexité en découvrant Reservoir Dogs ou Sonatine... A l'époque, j'achète le magazine Première, et ma mère, voyant mon intérêt croissant me propose de m'abonner aux Cahiers du Cinéma, là, je découvre que des personnes pensent le cinéma ! Et je réalise que tout ce que je vois communique dans ma petite tête... Les Cahiers sont devenus un compagnon de route de ma cinéphilie, parfois nous ne sommes pas d'accord, parfois aussi je les trouve malhonnêtes ou à coté de la plaque sur (Nymphomaniac 2 par exemple ;-)). Souvent ils m'éclairent (cf Mission : Impossible). Le DVD apparaît, je cumule les supports et vois de plus en plus de films, aussi bien Senso que Zombie. En 2003, je passe à la pellicule, d'abord Super 8, puis 16mm, j'y vois des films que je ne pourrai voir ailleurs et surtout, je rencontre la petite communauté des collectionneurs, tous passionnés de cinéma mais pas nécessairement "élitistes". On organise des projections et on se fait découvrir des films, parfois mineurs, parfois inoubliables (nous sommes rarement d'accord :D ).
Aujourd'hui, dans ma collection, il y a Le flic de Beverly Hills, Ordet et L'homme qui n'a pas d'étoile et je t'assure qu'ils occupent la même place sur l'étagère... et dans ma caboche !

Grâce à ce petit déroulant, j'espère que tu te rendras compte que mon "goût" n'est pas l'expression d'un conformisme socio-culturel. Et je suis certain que c'est le cas de la majorité des intervenants ici. Quand Moss m'explique pourquoi il a aimé Sleeping Beauty alors que moi, je l'ai trouvé abscon, ça m'intéresse et je ne considère pas son opinion inférieure à la mienne...

Sinon, je plussoie Musidora pour l'ensemble de son oeuvre ;-)

ola

Ps : excusez-moi pour le pavé, j'ai ressenti soudainement le besoin de justifier la singularité de mes "goûts".
Modifié en dernier par affiche-cine le ven. 28 févr. 2014 - 1:08, modifié 1 fois.
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art, classe dominante, classe populaire, cinéma de masse, cinéma artistique, cinéma intellectuel, etc...

il ne faut pas oublier la donnée "spectacle".(de ce bonhomme situationniste qui a ecrit sur la misère en milieu étudiant.)

l'oubli de sa condition par ce quoi on va se nourrir sur l'écran.

passif/actif. sublimer, se divertir. Le cinéma est fait par les classes dominantes, s'adresse à la masse : pour le pognon et pour sa place.

Cycle cynique mais qui au final ne pousse pas à l'épanouissement.

Bon d'accord le cinéma subversif il y a longtemps qu'on n'en a pas vu... hmmm attend je réfléchi: c'est quoi le dernier à part une rétrospective?

En cela le spectacle a réussi : des chiffres d'entrées qui battent des records d'année en années. Du spectacle. Et gravity qui begaye.

Mais l'épanouissement populaire? L'éducation?
L'extrême droite qui revient en force, dans la France pays du cinéma.
Cinéma en France . Et on parle de lui retirer son système de redistribution (juste) au nom de la libre quoi?
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J'imagine bien que tu te sentes singulier dans tes gouts, affiche... qui ne l'est pas... je le pense aussi...c'est ce qui fait d'ailleurs que le public art et essai (mais aussi commercial parfois) peut s'enflammer et prescrire ses gouts à la sortie de la salle..quoique en fait c'est surtout le lendemain qu'il prescrit. A la sortie de la salle, je pense que c'est là qu'il est le plus singulier (si il est seul. qui n'a pas eu un moment de flottement à la sortie d'une salle pour jauger le gout de ceux qui l'accompagnaient avant de dire ouuuuuiiii c'est pas maaal!). C'est en fait en réfléchissant et qu'and n discourt sur le cinéma qu'on devient là le plus en proie aux représentations psycho-sociales, même si c'est aussi là qu'on essaye par ailleurs de réfléchir sur l'objet des films. pardoxe?! 003654

Et j'imagine bien que je n'arriverai pas à te convaincre (toi ou d'autres) qu'un des enjeux du discours cinématographique (pas le seul heureusement) c'est le posiitionnement social distinctif par rapport aux autres(à travers le bon gout), qu'il soit le reflet d'une classe social ou d'un déplacement d'une classe sociale à une autre... En fait en faisant ça je fais du digest de bourdieu (comme tout bon sociologue raté) mais bourdieu lui même a été très combattu dans le milieu sociologique et le milieu unniversitaire. ce n'est donc pas moi qui pourrait être plus convaincants.

Se penser singulier est le propre d'un individu , qui plus est d'un individu inscrit dans une société libérale, ce que nous sommes.C'est là que les études sur la reproduction sociale et la distinction sociale font mal en genéral... Bourdieu , qui avait fait sa première étude sur la distinction à l'école et l'université, avait été rejeté car il avait fait le crime de lèse majesté d'appliquer cette étude à ses pairs.... peut être que nous mêmes.... on est toujours son propre point aveugle.

edit: par ailleurs je viens de relire ton dernier post, affiche, et il me semble que tu prends la discussion sur ces 2 pages à titre purement personnel...je ne cherche pas à monter TON conformisme social en particulier(même si c'est vrai que la mise en ligne de la vidéo a été provoqué par ton post) ...il me semble que la petite discussion sur ces quelques pages très intéressantes intéresse l'ensemble de ce topic qui s'appelle "critique" et qui pour une fois a permis une petite digression théorique et critique sur la critique... car si il fallait faire une étude monographique sur chacun de nos parcours de vie pour arriver à la cinéphilie, on ferrait 15 pages... je ferais bien d'ailleurs une ou 2 remarques sur ton récit mais je m'arrête là.
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Oui, m'enfin Bourdieu, une de ses plus grandes qualités de sociologue (outre un cerveau utilisé de fond en combles), c'est le fait qu'il ne s'excluait pas de ses propres outils et théories : il était le premier conscient de sa subjectivité et du fait de l'influence de la culture, au sens de l'expérience passée de chaque individu, qui forge alors sa vision du monde, en creux comme en relief. Il parle, par exemple de domination masculine en n'ommettant pas que lui-même fait partie et joue certainement de cette domination, là où d'autres glissent facilement vers une analyse supposément "supérieure", extérieure, dénonciatrice, un peu un "c'est comme ça mais pas moi"... (j'ai pas fait socio, hein, mais j'y peux rien j'aime Bourdieu... pour ça essentiellement : "je suis tellement dedans que je n'ai pas forcément raison, sauf à utiliser des outils que je m'impose pour que mon inclusion ne soit pas parasitaire et que mon exclusion ne soit pas condescendante, ou alors en tenant compte de ce parasitage et de cette condescendance possibles pour en forger des outils").

Ceci appliqué (réduit ?) au cinéma, à l'art en "général" ,n'engendre pas moins de cloisonnements possibles : on peut facilement aimer quelquechose ou détester par la simple volonté de ne pas faire comme le voisin, en l'occurence celui qui fait la queue pour aller voir les ch'tis alors que je fais pareil pour voir stalker (si si c'est un scénario possible dans certains cinés :wink: ) l'un peut se dire "ah, mais quelle idée d'aller voir un film aussi pas drôle et en plus sous titré et où apparemment il ne se passe rien" et l'autre : "ah mais comment on peut aller voir cette daube formatée pour plaire au plus grand nombre"... cloisonnement, "nous n'avons pas les mêmes valeurs"...

Au fond, si : nous avons les mêmes valeurs, mais certainement pas les même échelles, les mêmes envies et attentes devant un spectacle proposé... J'ai été transporté par stalker, j'ai ri sans retenue (je ne peux m'empêcher : pas tout le temps...) devant les ch'tis (et pacific rim... je ne parle pas des visiteurs, seulement pour dire que cette bande d'acteurs qui m'ont bien poilé ne font plus partie de mon paysage cinéma depuis leur vidéo commune de soutien à l'aut' là, quand il est devenu président de l'UMP, ils sont beaucoup moins drôle à mes yeux, alors que celà ne choque pas beaucoup d'autres gens, ce qui n'est pas mon affaire...).

Je suis d'avis que tout est bon à prendre, en fait, et que le tri est vite fait : personne n'oblige personne à aller voir quoi que ce soit, mais il est sûr que quand j'ai l'impression d'être trompé sur la marchandise, par une BA au montage suspect comme savent faire tous les vendeurs de comédies françaises... ben j'ai envie d'être remboursé (ce qui n'est pas possible actuellement : je ne paye plus le ciné sauf ailleurs qu'à Marseille... :mrgreen: ) : quand tout ce qui est drôle dans un film est entièrement dans la BA et même plus drôle parce que monté plus "speed"... y'a quelque chose de pourri jusqu'au trognon...
ça dit rien tout ça hein, je sais même pas ce que je veux dire au fond à part que je suis d'accord avec une partie de vous tous :mrgreen:
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Salut Planète,

quelle verve !

Moi aussi je trouve cette discussion intéressante, que Valium et toi avez élevé à un niveau inattendu. Merci.

Ce que tu dis fait sens, et je ne suis pas dupe, bien sur que la singularité totale des goûts n'est qu'une illusion. Tu sembles dire que tout est social et de manière sous-jacente à ton discours, on sent que la dialectique de la lutte de classes est pré-dominante dans ton mode de pensée. Et, en sage pas si sage, en m'expliquant que ma singularité n'existe pas, tu te positionnes au dessus de moi (alors que j'ai toujours exposé mon goût sans l'imposer), ce qui me défrise (d'ailleurs, excuse-moi si ma petite monographie t'a ennuyé :twisted: ).

J'ai bien sur pris personnellement tes remarques, d'une part parce que c'est moi qui ai allumé la mèche, d'autre part parce que sur ce forum, je suis peut-être celui qui affirme le plus ses goûts cinématographiques en tissant des liens parfois inattendus.

Je persiste. Cette histoire de rapport entre fréquentation et films a sociologiquement du sens (une fois de plus, il ne s'agit pas de dire qu'un film est meilleur/moins bon parce qu'il a plus ou moins de succès). Et à ce titre, le succès des Ch'tis, reste un mystère pour moi. Mais peut-être pas pour Valium et toi ? Si vous avez des pistes, je serais heureux de les entendre... (surement faudrait-il se pencher sur le déroulement du box-office de ce film)
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A propos du Dany Boon, le Petit Journal a fait une vidéo assez amusante :

http://www.canalplus.fr/c-divertissemen ... entin.html

Bon c'est un peu caricatural, parce que du coup, ça revient à dire que les gens qui ne vont pas voir le film, le font par snobisme. Alors qu'on peut juste, très sincèrement, ne pas avoir envie du tout de le voir et préférer de loin, de très, très, très loin, voir Wes Anderson, sans être snob, ni bobo pour autant.
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En même temps, une partie de la critique -et du public - est un peu snob, non ?
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On est tous snob vis-à-vis de quelque chose je suppose
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