le métier de projectionniste

tout ce qui concerne les projecteurs, plateaux, lanternes, automates etc...
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Re: le métier de projectionniste

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Victoria5 a écrit : mar. 23 févr. 2021 - 14:49 On disait la même chose de la télé il y a 60 ans. :roll:

Non, tout le monde ne peut avoir la même chose à la maison. Lire un DCP ou un format numérique de qualité équivalente en comparaison des flux diffusés par les plateformes, c'est comme comparer 70mm et Super8.

[...]

Le vrai cinéma, ma bonne dame, était quand le film était muet et qu'il y avait un pianiste dans la salle ! Tous ces zinzins sonores qui font mal aux oreilles, quelle horreur ! Et puis ça a tué une profession, tous ces pianistes au chômage, quel malheur !

Tout ressemblance avec des propos tenus précédemment ne seraient pas fortuits. :mrgreen:
Énorme +1

Je suis un ardent défenseur de la projection numérique, qui a beaucoup d'avantages, sur lesquels je ne vais pas revenir, et qui est (quand on la comprend un peu) aussi passionnante que l'aventure sur pellicule.

Ce qui ne m'empêche pas d'adorer littéralement le support physique. Le fait de n'avoir jamais fait de projection publique en 35 est à ce jour ma plus grande frustration professionnelle. Et je passe toujours des heures (et des fortunes :lol: ) en labo photo tradi à développer et tirer dans la chimie qui pue.

Je trouve navrant la réaction de Hortson, qui pourrait profiter de cet espace de discussion pour nous transmettre son savoir de projectionniste sur pelloche tout en découvrant - ou pas - les nouvelles technologies présentes dans les cabines d'aujourd'hui.
D'ailleurs je pense que la transmission des savoir-faire de l'argentique est devenu un véritable enjeu à l'heure où les projections 35 se raréfient toujours.
(d'ailleurs il y a eu un sujet il y a quelques jours d'un intervenant qui déplaçait un Phillips Kinoton FP30 de sa cabine à son hall, je trouve que c'est d'une tristesse infinie, le sort de ramasse-poussière réservé à cette belle machine n'est pas plus enviable que la benne)

Faites du cinéma, pas la guerre :*
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Re: le métier de projectionniste

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On ne peut pas avoir la même chose à la maison, mais on s'en approche quand même beaucoup avec les blu-ray 4K.
Même si je suis d'accord que c'est un format de niche, et que la plupart des gens regarderont leur film en streaming avec l'image et le son fortement compressés, ça reste un moyen relativement abordable d'avoir une qualité approchant un DCP chez soi.
C'est n'est donc plus un problème de source, mais plutôt de diffuseur. En effet, je ne pense pas qu'on aura tous un jour un écran de 10m de base chez soi. Le cinéma gardera toujours cet avantage.

J'aime beaucoup l'image argentique, et je pense qu'on peut faire mieux que du numérique en 70mm ou en IMAX (70mm 15perf horizontal). Mais ce sont des formats de niche que l'on ne trouvait que dans quelques salles prestigieuses. Et hormis quelques tirages de prestige en 35mm, les 99% de salles restantes, avaient accès à des copies usées et/ou de piètre qualité. Donc je suis désolé, mais je pense que le spectateur lambda, il va trouver que le numérique, c'est mieux. (Et c'est quelqu'un qui pratique encore la photo argentique qui le dis...).

Alors évidemment tout n'est pas rose, mais les dérives du cinéma ne sont pas liées à la technologie elle-même.

Les réductions de coût des copies depuis le passage au numérique auraient dues être répercutées sur le prix des droits d'exploitation (et in fine aussi sur le prix des places de cinéma), mais au final ce sont les distributeurs qui se gavent. Idem pour la limitation artificielle du nombre de copies en circulation. Et si les distributeurs avaient trouvé un autre moyen pour réduire fortement les coûts, ne vous inquiétez pas, ils l'auraient utilisé aussi, même si son impact aurait été tout aussi négatif sur les autres acteurs du secteur.

Les réductions d'effectifs chez les projectionnistes ce n'est pas bien différent. On aurait pu former les projectionnistes au matériel numérique, que ce soit l'aspect électronique ou informatique. Mais le problème (et on a le même dans l'électronique et l'informatique grand-public) c'est que les fabricants de matériel ne veulent pas qu'on touche à quoi que ce soit, il faut des réparateurs agrées, etc... Alors les projectionnistes, hormis gérer le peu de choses auxquelles ils ont accès et les playlists, il n'y a plus grand-chose. Et ça aujourd'hui on sait l'automatiser à peu de frais.
Et puis il reste le problème des copies illégales qui donne une excuse supplémentaire aux fabricants pour verrouiller leur système. Il n'y a qu'à voir le problème actuel où certains sont obligés de démarrer tous leur projecteurs et serveurs toutes les semaines, juste pour que les clés cryptographiques contenus dans ceux-ci ne s'éffacent pas (Car évidemment le coût facturé pour les restaurer est exorbitant).

Heureusement les normes initiales du cinéma numérique n'étaient liées à aucun fabricant et étaient basées sur des normes ouvertes (tout le monde y a accès pour comprendre comment ça fonctionne, et en théorie tout le monde pourrait proposer sa propre implémentation). Mais malheureusement, c'est en train de changer, à coup de divers formats propriétaires (Dolby Atmos, Dolby Vision, etc...) avec leur système de licences et redevances associés.
Mais encore une fois, ce n'est pas inhérent à la technologie, rien ne nous empêche d'avoir un format ouvert pour le son 3D, ou l'image HDR. Le problème, c'est qu'il est difficile de luter contre des grosses boites qui veulent se faire du pognon, et 35mm ou pas ça ne changera pas le problème.

(Et oui, je travaille dans l'informatique, une autre de mes passions, mais vous auriez sûrement préféré que je sois au chômage, et que la technologie soit restée bloquée dans les années 80, n'est-ce pas ?)
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Hors sujet :
Il n'y a qu'à voir le problème actuel où certains sont obligés de démarrer tous leur projecteurs et serveurs toutes les semaines, juste pour que les clés cryptographiques contenus dans ceux-ci ne s'éffacent pas
Bien que n'étant pas informaticien cet aspect me chiffonne. Je comprends ça comme ça : c'est codé en dur dans le firmware de la carte dolphin, si elle n'est pas utilisée pendant + d'un certain temps, le carrosse redevient citrouille. Voire brique. Inerte. Car on est bien d'accord : si ces éléments de « sécurité » étaient stockés ( chiffrés ) sur des supports flash, ssd, ou autres ils ne seraient pas moins en « sécurité » ? ? ? Je n'arrive pas bien à savoir là si ce sont les fabricants qui ont « sur-interprétés » les normes DCI ou si c'est DCI qui impose ce risque de « panne » qui ressemble fort à de l'obsolescence programmée. En dur. Dans le firmware.

Pour revenir au sujet : mes excuses aux nostalgiques ( enfin pas trop quand même faut pas déconner ).

On pourrait croire que je suis un méchant technophile sans pitié pour le temps d'avant. C'est évidemment faux et c'est assez vrai que j'adopte volontiers une posture « réflexe » dès que je crois entendre la rengaine du c'était mieux avant. Car elle va souvent de pair avec la rengaine du les jeunes d'à c't heure y savent plus rien faire. Pourtant ça fait un bout de temps que je ne fais plus partie des jeunes :mrgreen: hélas. Les deux rengaines chantent faux à mes oreilles. C'est les condamnations unilatérales qui me gênent. On peut fait de très jolies projections en tout numérique autant qu'on a toujours pu faire du caca avec l'argentique. Dans tous les cas il faut des gens avec du talent, du goût et des savoirs pour tirer n'importe quelle technique / technologie « vers le haut ». Ça n'est ni propre à la pelloch' ou au numérique ni même au cinéma. Hier comme aujourd'hui.

Les métiers changent, disparaissent, évoluent et s'inventent sans cesse. Ce qui émeut c'est d'abord le sort des gens : le monde a beau savoir depuis toujours que les métiers bougent inévitablement, que fait le monde pour que les gens n'en souffrent pas ? Complexe. Et pas propre au cinéma non plus, c'est des choix de société ( au sens organisation de la vie des humains, pas seulement corporations ou entreprises ). Et je n'ai pas la moindre once d'idée géniale, de politique ou de système économique qui garantirait le bonheur pour tous.

Ce qui émeut ensuite c'est le sort des « savoirs » : qu'un métier change ou disparaisse a son lot de conséquences, déjà pour les « gens du métier ». Qu'il soit oublié, voire dénigré, est une double peine. On porte tous un bout de mémoire de ce que les autres ont fait avant nous. Le jeune Rappa fan de numérique qui rêve de pellicule. L’aîné Hortson qui a connu un autre monde pour la plupart d'entre nous. Moi entre les deux, qui ai parcouru des milliers de kilomètres avec un buisse-botazzi dans la corsa-combo d'un ciné itinérant et qui fais des DCP à la maison. On est tous ici avec des bouts de la mémoire du cinéma, par la lorgnette d'un métier qu'on n'a pas tous vécu de la même façon, loin s'en faut, mais qui crée un bien commun : des savoirs.

Des savoirs qui ne meurent pas tant qu'on les partage. Des savoirs d'hier, des savoirs d'aujourd'hui, des sommes de savoirs.

Alors merci à vous. Toutes et tous. De partager les souvenirs d'hier, les expériences d'aujourd'hui, vos espoirs ou vos craintes pour demain. Merci à vous les premières folles et les premiers dingues d'avoir raconté des histoires « pour faire du cinéma » avec ces machines bizarres à manivelles, à ressorts, à chimie. Merci à tous ceux qui inventent encore sans imaginer à quel point ça nous emmènera loin. Tant qu'on parle, tant qu'on écrit, tant qu'on travaille, l'héritage est vivant. On ne sera jamais tous d'accord ni sur la définition du mot cinéma ni sur les avantages et inconvénients d'un support plutôt qu'un autre. Chacun aura sa propre nostalgie du métier, son film préféré ou son format favori. Et c'est beau. Ça reste beau.

Et ça nous manque terriblement en ce moment…

Alors merci Rem pour ce forum - si un jour tu penses lâcher l'affaire, y'aura moyen d'en faire une sauvegarde ?
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Re: le métier de projectionniste

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Tomek a écrit : mar. 23 févr. 2021 - 18:58 On ne peut pas avoir la même chose à la maison, mais on s'en approche quand même beaucoup avec les blu-ray 4K.
Je suis d'accord avec ce que tu dis, juste le blu-ray 4K n'existe pas en tant que tel, il s'agit de blu-ray UHD (désolé d'empapaouter ainsi les mouches :mrgreen: ), par contre si le passage au 10bit, le codage en HEVC, les débits élevés (plus de 140 Mbit/s possible) sont bluffants, l'échantillonnage de la chrominance en 4:2:0 reste quand même une très grosse différence, qui se voit en terme de piqué.
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Re: le métier de projectionniste

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Victoria5 a écrit : mer. 24 févr. 2021 - 10:20 Je suis d'accord avec ce que tu dis, juste le blu-ray 4K n'existe pas en tant que tel, il s'agit de blu-ray UHD (désolé d'empapaouter ainsi les mouches :mrgreen: ), par contre si le passage au 10bit, le codage en HEVC, les débits élevés (plus de 140 Mbit/s possible) sont bluffants, l'échantillonnage de la chrominance en 4:2:0 reste quand même une très grosse différence, qui se voit en terme de piqué.
Oui je connais la différence 4K - UHD, mais dans le langage courant on parle souvent de blu-ray ... 4K :mrgreen:

Bon du 3840x2160p en 4:2:0 face à du 2048x1080 en 4:4:4 (DCP 2K) je ne pense pas que la différence soit si flagrante :D
Et les DCP 4K ne sont pas encore si répandus, idem pour les projecteurs 4K hors salles les plus prestigieuses.

On peut aussi avoir des couleurs en 12bits sur les blu-ray UHD, après je ne sais pas si la plupart des films vendus dans le commerce sont en 10 ou 12 bits.
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Re: le métier de projectionniste

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Je vais continuer le Hors-sujet :mrgreen:
Coeur Noir a écrit : mer. 24 févr. 2021 - 2:41 Il n'y a qu'à voir le problème actuel où certains sont obligés de démarrer tous leur projecteurs et serveurs toutes les semaines, juste pour que les clés cryptographiques contenus dans ceux-ci ne s'éffacent pas
Bien que n'étant pas informaticien cet aspect me chiffonne. Je comprends ça comme ça : c'est codé en dur dans le firmware de la carte dolphin, si elle n'est pas utilisée pendant + d'un certain temps, le carrosse redevient citrouille. Voire brique. Inerte. Car on est bien d'accord : si ces éléments de « sécurité » étaient stockés ( chiffrés ) sur des supports flash, ssd, ou autres ils ne seraient pas moins en « sécurité » ? ? ? Je n'arrive pas bien à savoir là si ce sont les fabricants qui ont « sur-interprétés » les normes DCI ou si c'est DCI qui impose ce risque de « panne » qui ressemble fort à de l'obsolescence programmée. En dur. Dans le firmware.
Alors je ne connais pas à fond comment sont conçus ces trucs-là, mais les procédés ne sont pas nouveaux. Ça existait déjà par exemple sur certains systèmes de jeux d'arcade des années 1990'. Petit extrait de cet article qui parle de l'un de ces systèmes https://en.wikipedia.org/wiki/CP_System_II :
The B boards hold battery-backed memory containing decryption keys needed for the games to run. As time passes, these batteries lose their charge and the games stop functioning, because the CPU cannot execute any code without the decryption keys. This is generally referred to as a "suicide battery". It is possible to bypass the original battery and swap it out with a new one[2] in-circuit, but this must be done before the original falls below 2V or the keys will be lost. Consequently the board would die, even if used legally it would not play after a finite amount of time unless a fee was paid to Capcom to replace it.
Pour les non-anglophones, en gros, le programme est crypté, et les clés pour le déchiffrer sont contenues dans une puce de mémoire RAM qui est alimenté continuellement par une pile. Lorsque la pile est morte, le contenu de la mémoire RAM s'est volatilisé : on ne peut plus démarrer le jeu, sauf si on paie (assez cher) le fabricant pour faire la réparation. Dans le jargon on parle de "suicide battery" (je ne pense pas qu'il soit nécessaire de traduire). C'était une méthode simple d'obsolescence programmée.

Pour en revenir au cinéma, ça semble être le même système, mais avec une petite batterie rechargeable.
Je ne pense pas que ce système soit nécessaire pour garantir la sécurité du dispositif. Les normes DCI sont assez drastiques, mais je n'ai pas souvenir qu'on impose un type d'implémentation particulier.
La solution dont vous parlez de mettre ces clés sur un autre dispositif (Flash, EPROM, ...) ont une faille, c'est qu'on peut remplacer le dispositif (dessouder et souder des puces, ce n'est pas bien compliqué une fois bien outillé). L'intérêt de leur méthode, c'est qu'on ne peut pas toucher à la puce ayant les clés. Pour rendre tout cela inviolable, sans problème de longévité de l'appareil, il faudrait que la puce décryptant la vidéo contienne tout en son sein (c'est assez compliqué de "démonter" des morceaux de puce éléctronique). Je pense que les fabricants utilisent des puces toutes faites disponibles sur le marché, fabriquer des puces "custom" pour des petites quantités (on ne vend pas autant de projecteurs que ça) ça couterai très cher.

Il faut être honnête, la seule raison pour laquelle les DCP ne se retrouvent pas facilement dans la nature, c'est parce que peu de monde à accès au dispositif. Netflix, Prime Vidéo, Disney+ et consorts sont bourrés de DRM (systèmes anti-copies), avec beaucoup plus d'ingénieurs travaillant sur ces DRM que la totalité des gens travaillant dans le monde DCI. Ça n'empêche pas leur films et leurs séries de se retrouver au bout de juste quelques heures dans la nature.
En réalité la meilleure manière de garantir la sécurité des films, c'est que les projecteurs et serveurs soient physiquement déconnectés d'internet. Et si jamais on a des hackers travaillant comme projectionniste, je vous assure qu'ils trouveront le moyen de passer outre les KDM et autres "suicide battery".
L'informatique, c'est "parfait" en théorie (c'est une branche des mathématiques, je vous le rappelle), et on sait concevoir des algorithmes de cryptographie presque inviolables. Cependant, ce sont des humains qui vont implémenter ces algorithmes, et il y a toujours des erreurs qui se glissent dans le code. On sait faire du code "parfait" (métro automatique par exemple), mais je ne vous raconte pas les coûts, on doit embaucher des mathématiciens pour prouver mathématiquement tout le code...

Pour finir le HS, la PlayStation 3 implémentait le dispositif de sécurité que j'ai proposé plus haut. Son processeur contenait tout en son sein pour rendre la console "inviolable". Cependant, les ingénieurs ont fait une erreur dans le dispositif cryptographique du système anti-copie de leurs jeux. L'algorithme utilisé fonctionnait bien si on calculait les signatures numériques en utilisant un nombre aléatoire, sauf qu'en réalité le nombre supposé aléatoire ne l'était pas... On a donc réussi à récupérer les clés cryptographiques privées de Sony... Et Sony ce n'est pas une moyenne entreprise concevant du matériel de cinéma...
Plus d'info ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/PlayStati ... urit%C3%A9, et pour les plus curieux la conférence des hackers ayant cassé le dispositif en question expliquant leur méthode (assez technique et en anglais) https://www.youtube.com/watch?v=DUGGJpn2_zY, et ils n'ont fait tout ça uniquement pour pouvoir installer Linux sur leur console.

Tout ça pour expliquer que hormis arranger les fabricants pour qu'on soit obligé de faire appel à eux pour entretenir le matériel puis qu'on ait plus le choix pour le remplacer après la fin du support, ça ne sert pas forcément à grand-chose au final.
(Mais ça doit rassurer les ayant-droits n'y connaissant rien à la technique)

Fin du HS /
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Re: le métier de projectionniste

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Je peux répondre au moins à un truc : le procédé de sécurité employé c'est la résine ! Toute la carte dolphin est complètement noyée dans une résine qui rendrait visible la moindre manip' physique sur celle-ci. Simple.
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Re: le métier de projectionniste

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Bonjour, on parle de moi dans les messages ci dessus. Je suis tout à fait d'accord sur le partage des connaissances. J'avais mis au point un petit film pour faire des interventions un peu partout (collège, lycée, club d'anciens, maison de quartier, etc..) pour parler du métier de projectionniste qui a été complètement transformé. Malheureusement, avec la pandémie, tout est bloqué. Je reviendrai sur le forum (il n'y a que les c... qui ne changent pas d'idée). Mais je n'interviendrai que sur la projection à base de pellicule en m'abstenant totalement sur le numérique. Un dernier point sur ce sujet et qui a été soulevé dans un des articles et qu'en son temps j'avais quelque dénigré, où en est la 3 D ? A bientôt.
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Re: le métier de projectionniste

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hortson a écrit : jeu. 25 févr. 2021 - 9:38 où en est la 3 D ?
Que ce soit en pellicule, en numérique, et quelque soit le procédé employé, j'ai toujours détesté la 3D. :mrgreen:

Victoria5 (le vieux aussi)
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Re: le métier de projectionniste

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Bien que n'étant pas informaticien cet aspect me chiffonne. Je comprends ça comme ça : c'est codé en dur dans le firmware de la carte dolphin, si elle n'est pas utilisée pendant + d'un certain temps, le carrosse redevient citrouille. Voire brique. Inerte. Car on est bien d'accord : si ces éléments de « sécurité » étaient stockés ( chiffrés ) sur des supports flash, ssd, ou autres ils ne seraient pas moins en « sécurité » ? ? ? Je n'arrive pas bien à savoir là si ce sont les fabricants qui ont « sur-interprétés » les normes DCI ou si c'est DCI qui impose ce risque de « panne » qui ressemble fort à de l'obsolescence programmée. En dur. Dans le firmware.
Le "problème", ce ne sont pas les KDMs mais les certificats de sécurité. Ces derniers doivent toujours rester "actifs" même lorsque les équipements sont éteints. Donc il y a des batteries sur les MB (Media blocks) et la carte ICP. Ces batteries sont assez résistantes mais il y a des mauvaises surprises. Certains équipements sont plus sensibles que d'autres. Les IMB GDC par exemple peu populaires en France mais qui se déchargent assez vite.

Si le certificat de sécurité disparait car la batterie est morte, il faut remplacer le Media Block. Normalement, le constructeur peut reprogrammer la carte et y mettre un nouveau certificat (donc nouveaux KDMs!!!) mais c'est très contraignant.

Je ne voulais pas adopter un point de vue paséiste en contribuant à ce forum. Je travaille pour un fabricant de projecteurs cinéma. Ce serait quelque peu déplacé. Mais, il parait difficile de nier les dégâts sociaux considérables dans la profession et l'absence totale d'humanité dans le processus de licenciement.
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Re: le métier de projectionniste

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Coeur Noir a écrit : mer. 24 févr. 2021 - 2:41 Le jeune Rappa fan de numérique qui rêve de pellicule.
Jeune projectionniste mais plus si jeune :mrgreen:

Mon impression concernant la transition au numérique, c'est qu'il y a eu un énorme transfert de compétences des exploitants vers les installateurs.
Rares sont les cinés dans lesquelles on a accès au log technicien sur les machines (serveurs et proj), et je me demande quel pourcentage chez les projectionnistes en poste sait faire une convergence, un calibrage sono, un contrôle de la colorimétrie ?
Finalement la technologie n'est pas plus simple (loin s'en faut), c'est juste qu'on sous-traite beaucoup plus qu'en 35.

Peut-être n'est-ce qu'une impression, je ne peux être catégorique puisque je n'ai pas connu le 35.
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Re: le métier de projectionniste

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il parait difficile de nier les dégâts sociaux considérables dans la profession et l'absence totale d'humanité dans le processus de licenciement
Personne ne le nie, je pense. C'est juste pas spécifique à notre métier cette inhumanité, c'est tout ce que j'insinuais.

c'est qu'il y a eu un énorme transfert de compétences des exploitants [ et autres techniciens sur place ] vers les installateurs.
Bah ouais, c'est un des gros problèmes. Les vendeurs de matériels et de services associés auraient-ils vanté à outrance le rêve du tout pilotable à distance ? Et des gestionnaires en auraient juste conclu « on peut se passer de personnel ( très ) qualifié sur place » ?

Euh… je vois que vous reprenez tous en chœur des ( vieux ) et des ( jeunes ) → on est bien d'accord hein dans mon propos ça n'avait absolument rien de péjoratif, c'était juste une coquetterie pleine de tendresse pour tout le monde !
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Re: le métier de projectionniste

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C'est très clair, oui. Merci pour tes mots Cœur Noir.
Pour ce qui est du transfert de compétence, il y a aussi une question de génération qui joue sur la réalité du savoir-faire en 35mm (mais aussi une question de culture d'entreprise.) Comme dans d'autres domaines/ métier du cinéma, partager les expériences de terrain m'a montré qu'il n'y avait pas grand chose de plus hétérogène que les quotidiens des opérateurs argentiques...
Un certain nombre "d'opérateurs tardifs" (en gros, ceux qui débarquent en cabine fin 90/ début 2000, quasiment à l'avant-veille de la bascule dans le numérique - je suis de ceux-là) sont arrivés dans un milieu qui externalisait énormément la maintenance (y compris très courante) et qui leur demandait d'intervenir au minimum. Entre le savoir jaloux (non-partagé donc) de certaines boîtes et le secret industriel qui plane sur certains composants, je ne voudrais pas laisser croire que les anciens étaient forcément tous des ingénieurs de la projection argentique.
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Re: le métier de projectionniste

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il n'y avait pas grand chose de plus hétérogène que les quotidiens des opérateurs argentiques...
Oui ça aussi, ça m'a effleuré l'esprit d'aborder la question mais elle avait déjà maintes fois donné débat : la « polyvalence » des opérateurs.

C'est aussi la nature même de toute forme de nostalgie, on y recourt généralement pour « se faire du bien » produisant inévitablement un biais cognitif : une tendance à exalter les jolis souvenirs et à reléguer les moins bons à l'arrière-plan voire aux oubliettes.
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