Euh… même sur une toile d'écran qui serait en 1,85 ou 1,90 il y a de la correction de trapèze à faire.
J'ai évoqué les bords verticaux car c'est souvent là que c'est le plus flagrant mais on corrige aussi l'horizontale : des salles où le hublot n'est pas parfaitement centré c'est assez courant aussi… imaginez donc un scope projeté sur une toile flat depuis un projo en plongée
ET décentré.
Les formats de projection « normés » sont le flat et le scope. Point. Le C n'est pas envisagé comme un format projetable.
Ce sont des conventions et des normes pour fournir des repères communs. Les valeurs pourraient être arbitraires ou sans véritablement fondement technique ou optique, ça n'est pas grave. Je suppose que les normes d'aujourd'hui sont le résultat de compromis entre héritage culturel et technique du 35mm et possibilités technologiques à l'instant
t où il a fallu se mettre d'accord pour que le
business existant et à venir fonctionne : le souci ici n'est pas de trouver la meilleure résolution mais bien d'avoir un socle de travail commun valable dans toutes les salles de cinéma du monde. Et donc récursivement dans toutes les chaînes de post-prod / pré-prod…
Tous les autres rapports sont à inscrire dans du flat ou du scope, et si possible en tenant compte de la contrainte de l'écran « final » : si la toile a un rapport > 1,85 on souhaitera remplir toute sa hauteur avec l'image, si rapport toile < 1,85 on souhaitera remplir toute sa largeur avec l'image.
Qu'on soit en 2K ou 4K ou +++K.
Les capteurs des caméras ou des scanners ne font pas partie de notre équation, à dessein : certains vont bien au delà du 4K, dans des rapports divers car leur souci est d'enregistrer un maximum d'informations brutes afin que la post-prod ait un matériel de travail suffisamment riche, solide et souple pour toutes sortes de « modifications » ( couleurs, cadrage, effets spéciaux… ). La destination, en cinéma d'exploitation, reste
toujours un DCP 2 ou 4K, projeté en flat ou scope.
Avec la projection ciné 4K on atteint à priori une limite physiologique de la vision humaine : le cercle de confusion est largement dépassé quelle que soit la taille d'écran. La 8K est-elle donc de la …poudre aux yeux ? Oui si on la juge uniquement au prisme de la résolution : l'œil ne fera pas la différence entre les 2. Non si on regarde ce qu'une chaîne entière de capture 8K sera capable de produire comme informations à traiter en temps réel : pas un hasard si c'est le live et la TV qui testent cette technologie.
Analogies avec la pellicule : en 1,85 on pouvait avoir de l'image sur toute la hauteur des 4 perfos du support 35mm, pourtant il ne fallait projeter que grosso-modo les 2 perfos du milieu ( au dessus on apercevait les micros et perches, en dessous les rails et autres câblages )…
Au tournage c'était du 16mm, super16, 35/3 perfos voire 2, du 65, du 70, avec ou sans anamorphose, pour finir imprimé sur de la 35/4 perfos en exploitation, avec ou sans anamorphose.
Bref, je ne comprends pas bien cette obsession des chiffres
ni pourquoi le (4/3)² a été préféré au 1,85 du cinéma…
On peut bien sûr vouloir faire autrement mais alors on n'est plus dans ce que les salles de cinéma peuvent « fournir » comme prestation. La sagesse dit que c'est plus simple d'enseigner à UNE prod' d'un film les bonnes manières de faire - d'où des normes internationales - plutôt que de demander à des MILLIERS de salles de changer leur matos à chaque nouvelle lubie marketing ou pseudo artistique.