Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique |
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Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
Vraiment, pour :
* les travailleurs de l'ombre qui ont rédigés ce guide : un très gros boulot.
* les gens qui ont pris la décision de ne pas l'enfermer dans des clauses de confidentialité ou non reproduction liberticides : le savoir est fait pour être partagé par tous, ce guide en est une illustration - merci !
Maintenant, je suis en train de le lire, aussi, je me permet d'y apporter quelques commentaires personnels. Pour paraphraser le préambule du guide : mes commentaires n'engagent que moi, et portent exclusivement sur des questions techniques, et n'abordent pas les dimensions politiques du cinéma numérique... Bref, inutile d'aller se plaindre à mon employeur actuel : je ne critique pas l'ouvrage réalisé, mais y apporte quelques réflexions personnelles que je laisse juge à chacun de commenter, dans le but non vaniteux d'en améliorer l'utilisation, si cela était possible.
Partie 1b : le redresseur du projecteur numérique
Il est énoncé que le redresseur peut prendre pied dans le pied du projecteur. C'est en effet physiquement possible et bien beau pour la place. Mais personnellement, je trouve que c'est une bien mauvaise idée :
1/ dans le pied du projecteur, on va faire passer du courant faible (réseau informatique) utilisant de la paire cuivre (RJ-45 Ethernet), très sensible à l'environnement électromagnétique... Alors, mettre un redresseur à côté, même si les câbles courant-fort/courant-faible sont bien séparés et ces derniers bien blindés (ce qui n'est que rarissimement le cas dans les installations que j'au pu voir, surtout faites à l'arrache...), c'est une bien mauvaise idée : on va provoquer une perturbation qui va amoindrir la bande passante pour les transits réseaux, particulièrement cruciaux pour les temps d'ingests de contenu via le réseau.
2/ dans le pied du projecteur, on va trouver un serveur de lecture (Doremi, Dolby, GDC, ce que vous voulez en fait). Ce dernier est pleins de composants qui sont ultra-sensibles à l'environnement électromagnétique (barrettes de mémoires, carte SSD, carte flash, disque durs, pour ne prendre que les principaux). Aussi, on est ainsi quasi assuré de pousser à des pannes (corruptions d'information) sur ces composants, à très court terme (bien moins que les 7 à 15 ans qu'ils sont censés/espérés restés en opération...
3/ enfermé dans une cage (le pied du projecteur est souvent fermé par des panneaux, arborant parfois d'étranges publicités), même si celle-ci est parfois à peine ventilée par quelques trous, cela va conduire à élever le niveau de température dans lequel les équipements installés dans le pied vont travailler (serveur de lecture, switch réseau, scaler, ...), ce qui est bien dommage car ces appareils n'ont que rarement des tolérances élevées en matière de température, ce qui conduit là aussi à leur vieillissement prématuré, se traduisant par des pannes plus rapides ou fréquentes qu'il n'aurait pu être espéré.
Aussi, à mon humble avis, le redresseur dans le pied du projecteur, c'est une Vraie Mauvaise Idée (TM), et mieux vaut le mettre en dehors de la cage que représente le pied quand c'est possible. C'est moins beau pour la visite du grand patron, mais au moins ça durera bien plus longtemps. (Et franchement, je n'ai pas encore vu une cabine où cela poserait de problème pour l'espace que ça prend). Par ailleurs, cerise sur le gâteau, moi je trouve ça plus pratique à installer ou changer quand ça casse - mais c'est mon côté fainéant et gourmand qui doit guider cette dernière réflexion...
Partie 1c : rack technique supplémentaire par site
Là, j'ajouterai qu'il s'agit d'un rack informatique, donc avec au minimum 600mm de profondeur (pratique pour le faire passer n'importe où est suffisant pour y accueillir les équipements qui vont venir s'y installer) jusqu'à 1000mm si cela est possible (le confort total pour travailler avec, mais prends beaucoup de place, je veux bien l'admettre).
Quand à la hauteur : "plus c'est gros, mieux c'est". En clair, prévoyez large ... aussi large que vous le permettront vos couloirs, portes (pour l'amener) et ... plafond. En hauteur de baies, en compte en "U" (Unité industrielle). Deux modèles assez classiques à titre d'exemple :
* baie 25U : ça fait dans les 1m40 de haut, et permet déjà de stocker pas mal de matériel, tout en restant assez mobile et "passe partout"... assez passe partout pour se permettre d'arriver dans n'importe quelle cabine ou quasi (si "le projecteur passe, tout passe" - air connu)
* baie 37U : ça fait dans les 2m de haut. C'est plutôt sympa pour prévoir l'avenir, mais forcément ça ne passera pas partout...
Par ailleurs, sur ce type de rack, n'en déplaise encore une fois au patron lors de sa visite des cabines, il serait idéal question ventilation qu'il soit complètement "nu", c'est à dire sans porte avant ni panneau latéraux et arrières. En plus, et là ça plaira au patron, sans les panneau et portes, ça coute tous de suite moins cher
Enfin, prévoir de le placer dans un endroit technique (pas un bureau) climatisé est presque obligatoire : il va héberger des équipements informatique qui vont dégager de la calorie et du bruit, et ne tolèrent en revanche pas du tout les températures de plus de 30 à 35°C... (mais tolèrent parfaitement le bruit ).
Pour ce qui est du budget, voir les catalogues en ligne pour se faire une idée de ce qu'il y a à acheter :
* http://www.efirack.com/ - un constructeur français,
* http://www.minkels.com/accueil - du hollandais, du solide.
* ne pas oublier que dans la baie, y'a plein d'accessoires à acheter (rails de rackages, barrettes d'alimentations, plateaux, demi-plateaux, roulettes, ...)
Puis filer sur le comparateur de prix suivant pour se donner une idée de comment ça va faire mal au porte monnaie : http://www.leguide.com/sb/leguide/reche ... 010300.htm
Partie 3-I : Le serveur (de lecture)
Il est écrit "Appelé aussi SMS* (Solo Management System)", mais je pense qu'il faudrait écrire "Screen Management System" (et non pas "Solo").
Il est écrit "Capable de stocker plusieurs films (au maximum 5 films sur un serveur de capacité 1 To et une dizaine de films sur 2 To), le serveur fournit l’interface qui permet de jouer un film et d’en assurer la sécurité (en liaison avec le projecteur).". Je crains que ce soit un poil optimiste... je dirais plutôt de 3 (serveur de 1 To) à 6-7 films (serveur de 2 To) soit plus proche de la réalité observée tous les jours en cabine numérique.
Partie 3-II : La bibliothèque
Je trouve que pas mal d'infos complémentaires peuvent être piochées ici : http://www.projectionniste.net/librairies-tms.htm
En effet, cette bibliothèque centrale peut constituer l'un des pivots de l'opération du cinéma tout entier : ce n'est, à mon avis, pas qu'une simple "boite aux lettres", mais plutôt un petit serveur départemental (pour emprunter au jargon informatique) qui se doit d'assurer tout un tas de fonctions métiers, dont celle de stocker des contenus (DCP), mais pas seulement.
Partie 3-III : La supervision centrale
Il est écrit : "Le TMS doit pouvoir être interfacé avec n’importe lequel des automates, qu’il soit informatique, électrique, à diodes, etc. Il faut s’assurer de cette condition afin de ne pas avoir à changer l’ensemble du matériel qui pilote autant le système de projection que l’environnement complet de la cabine (système de sécurité, gradateurs des salles, rideaux éventuels à l’écran, etc.)."
J'ajouterai que, pour une cabine uniquement numérique, l'interfaçage d'un TMS directement avec autre chose qu'un serveur de lecteur (informatique donc) ne me semble pas nécessaire. En effet, le serveur de lecture est le pivot, au sein d'un poste de projection, et assure directement la connectivité aux éléments environnementaux (automates, chaine son, etc...) : le TMS n'a qu'à demander au serveur de lecture de donner les ordres aux automates. Par ailleurs, la philosophie des recommandations DCI veut que le reste du monde peut bien s'écrouler (le TMS en premier), "show must go on" : la projection doit être assurée. Aussi, le serveur de lecture - élément tout aussi incontournable que le projecteur et la chaine son - doit pouvoir "piloter" tout seul tous les automates de la cabine.
En bref, plus le système est conçu simplement, plus il fonctionnera - (et au passage sera également moins coûteux...).
Partie 3-IV : Sécurité et réseaux
Il y a beaucoup à dire sur la sécurité, car elle ne procède pas que de la simple accumulation de systèmes isolés, mais doit suivre un fil directeur cohérent, au centre duquel se trouve l'opérateur.
Les recommandations DCI transpirent de cela, et donnent un bon complément à ce chapitre, comme à d'autres (car la sécurité doit être cohérente).
J'ajouterai qu'elle est souvent très négligée pour ce que j'en ai vu, ce qui conduit à un état de fait où n'importe quelle gamin avec quelques talents/connaissances pour l'informatique est capable de pénétrer en moins de quelques minutes de nombreux cinémas que je vois autour de moi (c'est pas dur, j'habite à Paris, il y en a tous les kilomètres, voire souvent moins que cela...).
Même si cela peut faire sourire et n'est peut-être pas immédiatement un danger, dès que les gamins vont savoir que le cinéma est numérique, alors là, je donne pas longtemps avant qu'un iPhone jailbreaké non identifié viennent se mettre à perturber le petit multiplexe à Paupaul en opérant les cabines à distance... Non content de fouiller les sacs, faudra bientôt bastonner ces dangereux individus qui ont un ordinateur portable quand ils vont voir une projection de cinéma... Douce France
Partie 5-II : réseaux internet
Il est écrit "Afin que le réseau internet n’ait qu’un accès limité sur votre réseau intranet, il faut ajouter un firewall entre votre arrivée ADSL et le réseau intranet du cinéma. Les intrusions dans votre réseau interne deviendront ainsi difficiles.". Ce point (firewall/système de sécurité) est à mon sens rédhibitoire (voir les recommandations DCI pour s'en convaincre).
Il ne doit pas faire penser pour autant qu'on est sorti d'affaire car cela ne protègera que contre les agressions "externes" (depuis Internet), mais en rien contre les agressions "internes", lesquelles sont reconnus comme étant les plus fréquentes, quelque soit le domaine d'application qui soit étudié...
Les agressions internes, c'est tout autant le gamin avec son iPhone, que, plus simplement le virus sur votre PC qui ira se propager sur le projecteur.... Et dans ce dernier cas, joie et bonne humeur pour la maintenance avant de trouver pourquoi le projecteur il part en brioche et a un comportement bizarre de temps en temps (tout utilisateur de windows sait de quoi je parle - car, oui, il existe des projecteurs qui fonctionnent sous Windows) : là, vous risquez des mois et des mois de galères...
Donc, bon, bien que ce soit une évidence pour tout informaticien compétent sur le sujet, la sécurité de votre installation ne repose pas sur le seul emploi d'un "firewall derrière la box ADSL".
Vous me direz, pourquoi j'en parle ? Et bien parce que je trouve qu'il manquerait une section "réseau intranet" qui résume les principaux points de sécurité sur lesquels il faut veiller pour protéger son cinéma "de l'intérieur".
Partie 5-III : réseau câblé
Il est écrit "Il faut impérativement que la liaison entre le serveur et le projecteur soit directe et ne passe pas par l’intermédiaire d’un switch ou autre commutateur. En effet, pour une raison ou une autre, si un switch venait à tomber en panne, la liaison sécurisée entre le serveur et le projecteur ne serait plus assurée ce qui provoquerait une interruption de séance.". En fait, je pense que le switch indiqué est le (ou les) switch(s) central(aux) du cinéma : celui qui permet de relier "toutes les cabines entre elles".
Un switch interne au pied du projecteur - que j'appelle "switch cabine" - reliant projecteur, serveur, chaine son, boitier d'automation, scaler, ... est bien évidement possible, et couramment pratiqué dans toute l'Europe, ainsi qu'en Amérique (pour l'Asie et l'Australie, je ne suis pas encore allé voir je dois avouer...).
Ce swich "de cabine" fait partie des éléments qu'il faut avoir en réserve sur site en cas de panne, tout comme une lampe, des filtres, du liquide de refroidissement, etc... Au pire, un simple câble ethernet peut faire l'affaire dans de nombreux cas... mais franchement, vu le coût d'un switch cabine (entre 7 et 100 euros) et celui d'un projecteur, y'a pas photo à mon humble avis : en avoir un de secours et ne pas se poser de question existentielles
Partie 6-II : Maintenance préventive
J'ajouterai, pour les utilisateurs de Doremi (soit 90% à vue de nez des cabines Françaises à cette heure...), qu'un petit "disk cleanup" une fois par mois, ou une fois tous les 3 mois, c'est pas du luxe.
Le disk cleanup, c'est trois bouton à clicker pour vérifier qu'il n'y ait pas d'espace disque à récupérer car occupés par des contenus incorrects/mal supprimés/mal ingestés. L'opération prenant au max 60 secondes (par Doremi), le jeu en vaut la chandèle, en attendant qu'une version de Doremi ne fasse que l'opération ne soit plus nécessaire (car l'assurant "en tâche de fond" ou périodiquement, toute seule).
* les travailleurs de l'ombre qui ont rédigés ce guide : un très gros boulot.
* les gens qui ont pris la décision de ne pas l'enfermer dans des clauses de confidentialité ou non reproduction liberticides : le savoir est fait pour être partagé par tous, ce guide en est une illustration - merci !
Maintenant, je suis en train de le lire, aussi, je me permet d'y apporter quelques commentaires personnels. Pour paraphraser le préambule du guide : mes commentaires n'engagent que moi, et portent exclusivement sur des questions techniques, et n'abordent pas les dimensions politiques du cinéma numérique... Bref, inutile d'aller se plaindre à mon employeur actuel : je ne critique pas l'ouvrage réalisé, mais y apporte quelques réflexions personnelles que je laisse juge à chacun de commenter, dans le but non vaniteux d'en améliorer l'utilisation, si cela était possible.
Partie 1b : le redresseur du projecteur numérique
Il est énoncé que le redresseur peut prendre pied dans le pied du projecteur. C'est en effet physiquement possible et bien beau pour la place. Mais personnellement, je trouve que c'est une bien mauvaise idée :
1/ dans le pied du projecteur, on va faire passer du courant faible (réseau informatique) utilisant de la paire cuivre (RJ-45 Ethernet), très sensible à l'environnement électromagnétique... Alors, mettre un redresseur à côté, même si les câbles courant-fort/courant-faible sont bien séparés et ces derniers bien blindés (ce qui n'est que rarissimement le cas dans les installations que j'au pu voir, surtout faites à l'arrache...), c'est une bien mauvaise idée : on va provoquer une perturbation qui va amoindrir la bande passante pour les transits réseaux, particulièrement cruciaux pour les temps d'ingests de contenu via le réseau.
2/ dans le pied du projecteur, on va trouver un serveur de lecture (Doremi, Dolby, GDC, ce que vous voulez en fait). Ce dernier est pleins de composants qui sont ultra-sensibles à l'environnement électromagnétique (barrettes de mémoires, carte SSD, carte flash, disque durs, pour ne prendre que les principaux). Aussi, on est ainsi quasi assuré de pousser à des pannes (corruptions d'information) sur ces composants, à très court terme (bien moins que les 7 à 15 ans qu'ils sont censés/espérés restés en opération...
3/ enfermé dans une cage (le pied du projecteur est souvent fermé par des panneaux, arborant parfois d'étranges publicités), même si celle-ci est parfois à peine ventilée par quelques trous, cela va conduire à élever le niveau de température dans lequel les équipements installés dans le pied vont travailler (serveur de lecture, switch réseau, scaler, ...), ce qui est bien dommage car ces appareils n'ont que rarement des tolérances élevées en matière de température, ce qui conduit là aussi à leur vieillissement prématuré, se traduisant par des pannes plus rapides ou fréquentes qu'il n'aurait pu être espéré.
Aussi, à mon humble avis, le redresseur dans le pied du projecteur, c'est une Vraie Mauvaise Idée (TM), et mieux vaut le mettre en dehors de la cage que représente le pied quand c'est possible. C'est moins beau pour la visite du grand patron, mais au moins ça durera bien plus longtemps. (Et franchement, je n'ai pas encore vu une cabine où cela poserait de problème pour l'espace que ça prend). Par ailleurs, cerise sur le gâteau, moi je trouve ça plus pratique à installer ou changer quand ça casse - mais c'est mon côté fainéant et gourmand qui doit guider cette dernière réflexion...
Partie 1c : rack technique supplémentaire par site
Là, j'ajouterai qu'il s'agit d'un rack informatique, donc avec au minimum 600mm de profondeur (pratique pour le faire passer n'importe où est suffisant pour y accueillir les équipements qui vont venir s'y installer) jusqu'à 1000mm si cela est possible (le confort total pour travailler avec, mais prends beaucoup de place, je veux bien l'admettre).
Quand à la hauteur : "plus c'est gros, mieux c'est". En clair, prévoyez large ... aussi large que vous le permettront vos couloirs, portes (pour l'amener) et ... plafond. En hauteur de baies, en compte en "U" (Unité industrielle). Deux modèles assez classiques à titre d'exemple :
* baie 25U : ça fait dans les 1m40 de haut, et permet déjà de stocker pas mal de matériel, tout en restant assez mobile et "passe partout"... assez passe partout pour se permettre d'arriver dans n'importe quelle cabine ou quasi (si "le projecteur passe, tout passe" - air connu)
* baie 37U : ça fait dans les 2m de haut. C'est plutôt sympa pour prévoir l'avenir, mais forcément ça ne passera pas partout...
Par ailleurs, sur ce type de rack, n'en déplaise encore une fois au patron lors de sa visite des cabines, il serait idéal question ventilation qu'il soit complètement "nu", c'est à dire sans porte avant ni panneau latéraux et arrières. En plus, et là ça plaira au patron, sans les panneau et portes, ça coute tous de suite moins cher
Enfin, prévoir de le placer dans un endroit technique (pas un bureau) climatisé est presque obligatoire : il va héberger des équipements informatique qui vont dégager de la calorie et du bruit, et ne tolèrent en revanche pas du tout les températures de plus de 30 à 35°C... (mais tolèrent parfaitement le bruit ).
Pour ce qui est du budget, voir les catalogues en ligne pour se faire une idée de ce qu'il y a à acheter :
* http://www.efirack.com/ - un constructeur français,
* http://www.minkels.com/accueil - du hollandais, du solide.
* ne pas oublier que dans la baie, y'a plein d'accessoires à acheter (rails de rackages, barrettes d'alimentations, plateaux, demi-plateaux, roulettes, ...)
Puis filer sur le comparateur de prix suivant pour se donner une idée de comment ça va faire mal au porte monnaie : http://www.leguide.com/sb/leguide/reche ... 010300.htm
Partie 3-I : Le serveur (de lecture)
Il est écrit "Appelé aussi SMS* (Solo Management System)", mais je pense qu'il faudrait écrire "Screen Management System" (et non pas "Solo").
Il est écrit "Capable de stocker plusieurs films (au maximum 5 films sur un serveur de capacité 1 To et une dizaine de films sur 2 To), le serveur fournit l’interface qui permet de jouer un film et d’en assurer la sécurité (en liaison avec le projecteur).". Je crains que ce soit un poil optimiste... je dirais plutôt de 3 (serveur de 1 To) à 6-7 films (serveur de 2 To) soit plus proche de la réalité observée tous les jours en cabine numérique.
Partie 3-II : La bibliothèque
Je trouve que pas mal d'infos complémentaires peuvent être piochées ici : http://www.projectionniste.net/librairies-tms.htm
En effet, cette bibliothèque centrale peut constituer l'un des pivots de l'opération du cinéma tout entier : ce n'est, à mon avis, pas qu'une simple "boite aux lettres", mais plutôt un petit serveur départemental (pour emprunter au jargon informatique) qui se doit d'assurer tout un tas de fonctions métiers, dont celle de stocker des contenus (DCP), mais pas seulement.
Partie 3-III : La supervision centrale
Il est écrit : "Le TMS doit pouvoir être interfacé avec n’importe lequel des automates, qu’il soit informatique, électrique, à diodes, etc. Il faut s’assurer de cette condition afin de ne pas avoir à changer l’ensemble du matériel qui pilote autant le système de projection que l’environnement complet de la cabine (système de sécurité, gradateurs des salles, rideaux éventuels à l’écran, etc.)."
J'ajouterai que, pour une cabine uniquement numérique, l'interfaçage d'un TMS directement avec autre chose qu'un serveur de lecteur (informatique donc) ne me semble pas nécessaire. En effet, le serveur de lecture est le pivot, au sein d'un poste de projection, et assure directement la connectivité aux éléments environnementaux (automates, chaine son, etc...) : le TMS n'a qu'à demander au serveur de lecture de donner les ordres aux automates. Par ailleurs, la philosophie des recommandations DCI veut que le reste du monde peut bien s'écrouler (le TMS en premier), "show must go on" : la projection doit être assurée. Aussi, le serveur de lecture - élément tout aussi incontournable que le projecteur et la chaine son - doit pouvoir "piloter" tout seul tous les automates de la cabine.
En bref, plus le système est conçu simplement, plus il fonctionnera - (et au passage sera également moins coûteux...).
Partie 3-IV : Sécurité et réseaux
Il y a beaucoup à dire sur la sécurité, car elle ne procède pas que de la simple accumulation de systèmes isolés, mais doit suivre un fil directeur cohérent, au centre duquel se trouve l'opérateur.
Les recommandations DCI transpirent de cela, et donnent un bon complément à ce chapitre, comme à d'autres (car la sécurité doit être cohérente).
J'ajouterai qu'elle est souvent très négligée pour ce que j'en ai vu, ce qui conduit à un état de fait où n'importe quelle gamin avec quelques talents/connaissances pour l'informatique est capable de pénétrer en moins de quelques minutes de nombreux cinémas que je vois autour de moi (c'est pas dur, j'habite à Paris, il y en a tous les kilomètres, voire souvent moins que cela...).
Même si cela peut faire sourire et n'est peut-être pas immédiatement un danger, dès que les gamins vont savoir que le cinéma est numérique, alors là, je donne pas longtemps avant qu'un iPhone jailbreaké non identifié viennent se mettre à perturber le petit multiplexe à Paupaul en opérant les cabines à distance... Non content de fouiller les sacs, faudra bientôt bastonner ces dangereux individus qui ont un ordinateur portable quand ils vont voir une projection de cinéma... Douce France
Partie 5-II : réseaux internet
Il est écrit "Afin que le réseau internet n’ait qu’un accès limité sur votre réseau intranet, il faut ajouter un firewall entre votre arrivée ADSL et le réseau intranet du cinéma. Les intrusions dans votre réseau interne deviendront ainsi difficiles.". Ce point (firewall/système de sécurité) est à mon sens rédhibitoire (voir les recommandations DCI pour s'en convaincre).
Il ne doit pas faire penser pour autant qu'on est sorti d'affaire car cela ne protègera que contre les agressions "externes" (depuis Internet), mais en rien contre les agressions "internes", lesquelles sont reconnus comme étant les plus fréquentes, quelque soit le domaine d'application qui soit étudié...
Les agressions internes, c'est tout autant le gamin avec son iPhone, que, plus simplement le virus sur votre PC qui ira se propager sur le projecteur.... Et dans ce dernier cas, joie et bonne humeur pour la maintenance avant de trouver pourquoi le projecteur il part en brioche et a un comportement bizarre de temps en temps (tout utilisateur de windows sait de quoi je parle - car, oui, il existe des projecteurs qui fonctionnent sous Windows) : là, vous risquez des mois et des mois de galères...
Donc, bon, bien que ce soit une évidence pour tout informaticien compétent sur le sujet, la sécurité de votre installation ne repose pas sur le seul emploi d'un "firewall derrière la box ADSL".
Vous me direz, pourquoi j'en parle ? Et bien parce que je trouve qu'il manquerait une section "réseau intranet" qui résume les principaux points de sécurité sur lesquels il faut veiller pour protéger son cinéma "de l'intérieur".
Partie 5-III : réseau câblé
Il est écrit "Il faut impérativement que la liaison entre le serveur et le projecteur soit directe et ne passe pas par l’intermédiaire d’un switch ou autre commutateur. En effet, pour une raison ou une autre, si un switch venait à tomber en panne, la liaison sécurisée entre le serveur et le projecteur ne serait plus assurée ce qui provoquerait une interruption de séance.". En fait, je pense que le switch indiqué est le (ou les) switch(s) central(aux) du cinéma : celui qui permet de relier "toutes les cabines entre elles".
Un switch interne au pied du projecteur - que j'appelle "switch cabine" - reliant projecteur, serveur, chaine son, boitier d'automation, scaler, ... est bien évidement possible, et couramment pratiqué dans toute l'Europe, ainsi qu'en Amérique (pour l'Asie et l'Australie, je ne suis pas encore allé voir je dois avouer...).
Ce swich "de cabine" fait partie des éléments qu'il faut avoir en réserve sur site en cas de panne, tout comme une lampe, des filtres, du liquide de refroidissement, etc... Au pire, un simple câble ethernet peut faire l'affaire dans de nombreux cas... mais franchement, vu le coût d'un switch cabine (entre 7 et 100 euros) et celui d'un projecteur, y'a pas photo à mon humble avis : en avoir un de secours et ne pas se poser de question existentielles
Partie 6-II : Maintenance préventive
J'ajouterai, pour les utilisateurs de Doremi (soit 90% à vue de nez des cabines Françaises à cette heure...), qu'un petit "disk cleanup" une fois par mois, ou une fois tous les 3 mois, c'est pas du luxe.
Le disk cleanup, c'est trois bouton à clicker pour vérifier qu'il n'y ait pas d'espace disque à récupérer car occupés par des contenus incorrects/mal supprimés/mal ingestés. L'opération prenant au max 60 secondes (par Doremi), le jeu en vaut la chandèle, en attendant qu'une version de Doremi ne fasse que l'opération ne soit plus nécessaire (car l'assurant "en tâche de fond" ou périodiquement, toute seule).
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- Enregistré le : jeu. 19 mars 2009 - 22:13
Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
OUTCH !!!
Tu prend des " trucs " pour être en pleine forme, comme ça, au milieu de la nuit, Grolem !
Et merci au " travailleur de l'ombre " qui a rédigé tous ces petits commentaires, au lieu de dormir...
Tu prend des " trucs " pour être en pleine forme, comme ça, au milieu de la nuit, Grolem !
Et merci au " travailleur de l'ombre " qui a rédigé tous ces petits commentaires, au lieu de dormir...
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- Enregistré le : ven. 26 oct. 2007 - 14:37
Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
Très bonne synthèse que ce document clair et bien rédigé qui a la bonne idée d'oublier le prosélytisme commercial.
Les remarques de grolem basées sur une expérience forcément déterminante complètent idéalement l'ensemble.
Merci.
Les remarques de grolem basées sur une expérience forcément déterminante complètent idéalement l'ensemble.
Merci.
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Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
Tu parles, là, tu fais du prozelproj a écrit :Les remarques de grolem basées sur une expérience forcément déterminante complètent idéalement l'ensemble.
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- Enregistré le : dim. 22 févr. 2009 - 15:26
Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
Ca me rapelle mon debut en numerique, on avait un probleme de neige comme sur les anciens ecrans de tele ....Partie 1b : le redresseur du projecteur numérique
Il est énoncé que le redresseur peut prendre pied dans le pied du projecteur. C'est en effet physiquement possible et bien beau pour la place. Mais personnellement, je trouve que c'est une bien mauvaise idée :
1/ dans le pied du projecteur, on va faire passer du courant faible (réseau informatique) utilisant de la paire cuivre (RJ-45 Ethernet), très sensible à l'environnement électromagnétique... Alors, mettre un redresseur à côté, même si les câbles courant-fort/courant-faible sont bien séparés et ces derniers bien blindés (ce qui n'est que rarissimement le cas dans les installations que j'au pu voir, surtout faites à l'arrache...), c'est une bien mauvaise idée : on va provoquer une perturbation qui va amoindrir la bande passante pour les transits réseaux, particulièrement cruciaux pour les temps d'ingests de contenu via le réseau.
2/ dans le pied du projecteur, on va trouver un serveur de lecture (Doremi, Dolby, GDC, ce que vous voulez en fait). Ce dernier est pleins de composants qui sont ultra-sensibles à l'environnement électromagnétique (barrettes de mémoires, carte SSD, carte flash, disque durs, pour ne prendre que les principaux). Aussi, on est ainsi quasi assuré de pousser à des pannes (corruptions d'information) sur ces composants, à très court terme (bien moins que les 7 à 15 ans qu'ils sont censés/espérés restés en opération...
3/ enfermé dans une cage (le pied du projecteur est souvent fermé par des panneaux, arborant parfois d'étranges publicités), même si celle-ci est parfois à peine ventilée par quelques trous, cela va conduire à élever le niveau de température dans lequel les équipements installés dans le pied vont travailler (serveur de lecture, switch réseau, scaler, ...), ce qui est bien dommage car ces appareils n'ont que rarement des tolérances élevées en matière de température, ce qui conduit là aussi à leur vieillissement prématuré, se traduisant par des pannes plus rapides ou fréquentes qu'il n'aurait pu être espéré.
Jusqu au jours ou on a deplace le redresseur, et la plus de probleme ...
Et ce n etait il n ya pas si longtemps.
J ai pas eut le temps de le lire, mais merci aux travailleurs de l ombre, et merci de le mettre a disposition.
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Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
Moi, je connais un site où je sais quand il fait une projection en 35mm : la ligne ADSL tombe ... Du coup, dans les graphes du monitoring, on peut suivre les heures de projection 35 à la minute prèsBilly a écrit : Ca me rapelle mon debut en numerique, on avait un probleme de neige comme sur les anciens ecrans de tele ....
Jusqu au jours ou on a deplace le redresseur, et la plus de probleme ...
Et ce n etait il n ya pas si longtemps.
Je te raconte pas le temps qu'on a passé avant de trouver pourquoi cette putain de ligne ADSL tombait comme çà... alors, un Doremi juste à côté... faut aimer torturer son matériel (ou n'avoir rien à foutre du nombre d'heures qu'il va durer avant de lâcher).
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Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
Je ne prends rien, mais mon patron m'en donne beaucoupMadison a écrit :OUTCH !!!
Tu prend des " trucs " pour être en pleine forme, comme ça, au milieu de la nuit, Grolem !
Par ailleurs, pour la "pleine forme", tout est relatif
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- Enregistré le : lun. 26 nov. 2007 - 14:23
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Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
moi, j'ai rien à prendre donc j'ai pas pu lire...
- Messages : 1366
- Enregistré le : mar. 25 déc. 2007 - 22:23
Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
C' est le joli cadeau que j' ai trouvé sur mon bureau cet après midi.
Mais moi je veux devenir FLEURISTE.Ils avaient oublié
Bon je vais quand même noter toutes les remarques de Grolem pour ma ou mon successeur et mes collègues !!!!
EHHHHHHHHH C' est dingue ça il n' y a pas de féminin à " successeur " !!!!!!
Mais moi je veux devenir FLEURISTE.Ils avaient oublié
Bon je vais quand même noter toutes les remarques de Grolem pour ma ou mon successeur et mes collègues !!!!
EHHHHHHHHH C' est dingue ça il n' y a pas de féminin à " successeur " !!!!!!
Modifié en dernier par Stephane le mar. 13 juil. 2010 - 21:35, modifié 1 fois.
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Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
pourquoi un féminin à cet euphémisme, car elles nous prennent déjà tout de notre vivant !!!!
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Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
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Ce guide va etre traduit dans 2 ou 3 langues (ou servir de base a une ou plusieures traduction)
Mode Rumeur Off
Moi je dis ca, je dis rien, et si vous me cherchez je suis deja dehors .... et loin
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Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
tiens je reviens par la
Appronfondissement de la rumeur :
2 langues : Anglais et Neerlandais
Je vous tiens au courant quand j aurai vu un exemplaire.
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Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
C'est vraiment cool si c'est le cas, ca rendra hommage au travail de rédaction de ce chouette guide et cela agrandira son cercle de lecture/usage.
(et hop, maintenant tous les gars de la CST vont se dire "il est schyzo ce mec" )
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Re: Guide Technique de la Cabine de Cinéma Numérique
Si dans le courrier des lecteurs, on se reçoit une plainte pour harcèlement, je te fais interneratmaniak a écrit : (et hop, maintenant tous les gars de la XXX vont se dire "il est schyzo ce mec" )