Coeur Noir a écrit :Je peux comprendre de travers mais qu'y a-t-il de mal à vouloir un peu de transparence dans ces contrats ?
Aucun a priori et dans l'absolu.
Un bémol cependant dans un monde bien matériel : certaines données d'entreprises sont censées être confidentielles (ex: prix négociés) - la transparence a donc certaines limites que le droit impose/défend.
Par ailleurs, quand sous le prétexte de "la transparence" on impose un prix à tous, ça donne souvent une merde sans nom. Exemple : les 35 heures imposées à tous - est-ce que cela a permis de rendre quoi que ce soit de mieux dans les faits : non, bien au contraire - les écarts de salaires se sont creusés, et les pauvres sont devenus encore plus pauvres (augmentations de salaires gelés alors que le coût de la vie augmentait lui sans attendre les politicards de salon).
Ce n'est pas la volonté de transparence qui pose problème, c'est l'aveuglement de ceux qui se servent de cet argument pour proposer des lois pour supplanter le domaine privé.
Chaque acteur du marché a besoin de garanties suffisantes pour signer l'esprit confiant.
Et chaque acteur du marché, si l'on impose pas un acteur et prix unique, peut faire appel à la concurrence pour étudier, négocier, et juger.
Prenons le marché automobile : la loi n'impose pas un modèle de véhicule unique, ni un prix unique, ni un prestataire unique. Pourtant, tous le monde a une voiture et fait jouer la concurrence pour obtenir l'auto de ses rêves qui tient dans son budget (souvent moins rêvé d'ailleurs, mais bon...). La loi impose simplement des règles de sécurité/qualité que doivent respecter les véhicule et les prestataires.
Si je reviens au projet de loi : rien n'est fait sur l'aspect "encadrement du marché" (règles qualitatives/sécurité à respecter pour prendre le parallèle avec l'automobile), mais on parle simplement de se substituer aux concessionnaires et imposer un prix unique (complètement farfelu d'ailleurs - mais bon, vu les artistes qui rédigent ces propositions de loi, que peut-on attendre d'autre).
Bon, ceci étant dit, il est vrai qu'il y en a pour préférer un bon Soviet au monde que nous vivons... Et la position est défendable après tout. Mais imposer ce Soviet au nom de la transparence, faut pas prendre les gens trop pour des cons non plus.
Les mêmes droits et devoirs s'attendent de la part de Disney ou Diaphana, comme de Mr Verecchia ou de Mr le Pdt de l'association du cinéma de trifouillis-en-plougarec...
Ces droits et devoirs dont tu parles sont des droits et devoirs qui relèvent de la sphère privée, auquel un contrat privé répond. Et non, les mêmes prix ne s'appliquent pas à M. Disney ou M. Fox - probablement que les envies des uns sont différentes de celles des autres (certains veulent plus de sécurité/service - donc plus cher, alors que d'autres s'en foutent un peu plus - et donc moins cher).
Que Mr le Pdt de l'association du cinéma de trifouillis-en-plouarec fasse jouer la concurrence et sa vie se portera mieux. D'ailleurs, jusqu'à maintenant, ce Mr commençait à prendre cette habitude : c'est peut-être pour cela finalement qu'il faut des lois ? Si ce Monsieur arrête d'être dépendant du politburo et se rend compte qu'il peut faire son chemin plus indépendamment, il va commencer à devenir dangereusement autonome...
Bref, quelle est votre crainte ?
La seule crainte que je peux avoir, c'est de voir - encore une fois - un politburo imposer des trucs "au nom de la vertu et de l'intérêt général", mais qui finalement ne profiteront qu'à certains bien introduit (sans jeu de mot) auprès de quelques politicards de salons. Inutile de citer des noms, vous connaissez tous des beaux exemples ici et là.
La concurrence et le droit privé ont cela de bon que, généralement, la meilleure proposition gagne, quand on a affaire à un ensemble client/fournisseur intelligent. (oui, certes, les cons/malotrus continuent à vendre/acheter de la merde, mais qu'y peut-on, hein ? Une loi contre les cons ?).
Sans déconner, attendez de voir les dites propositions de lois, étudiez les bien, et observez bien ce qui va se passer dans les 6 mois qui suivront. Ce ne sont pas les tiers investisseurs qui doivent craindre quoi que ce soit : ils sont tous européens par ailleurs, et si le marché français se "mafiosait" du jour au lendemain, cela n'en empêchera aucun de continuer à vivre (c'est sur que certains qui avaient encore des visées d'expansion en France - AAM et Ymagis pour ne pas les citer - ils réorienteront leur tactique locale). En revanche, je vois déjà bien certains requins qui vont renforcer leurs positions mafieuses (oui, je ne trouve pas de meilleur mot), et les brebis toutes désigner qui vont se faire tondre au nom du numérique. Là encore, le point n'est pas tant la période de transition que la dépendance dans laquelle ils seront ensuite. Mais bon, si le Soviet ça vous va, allez y la fleure au fusil, pas de pb....