Critiques de films

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gustavo a écrit :Le loup de wall street
Attention cependant, ne pas s'attendre à une critique frontale du système financier.
Mais est-ce vraiment une critique du monde financier? Est-ce que ce ne serait pas plutôt Scorcese qui parle de son parcours à Hollywood?

Le film m'a beaucoup étonné par son ton très acide, comme tu le dis, avec la volonté de faire un film "obscène". Ce qui est très intéressant, c'est qu'il n'y a pas le schéma classique "scarfacien" d'une ascension suivie d'une déchéance... Il n'y a que la déchéance. Pas de moment "fun" donc, où on pourrait se dire que la drogue et l'argent c'est bien, le personnage principal est montré depuis le début comme un loser, ridicule.
De tous les Scorcese, c'est à Raging Bull que le film m'a le plus fait penser : de la même manière, il évoque la vie d'un personnage (dans les deux cas d'ailleurs, c'est l'adaptation d'un livre autobiographique) dans un milieu donné, et en fait quelque chose de très personnel. Là, au delà de la carrière professionnelle, c'est vraiment un film sur un drogué. Je n'ai jamais aimé Di Caprio, et c'est vraiment le premier film où je le trouve bien, justement, je crois, parce qu'il joue un "sale con".
Comme tous les autres personnages d'ailleurs. Personne n'est épargné, à part le flic, qui est le seul homme "droit" du film. Jonah Hill prouve une fois de plus qu'il est un grand acteur, et pas juste le petit gros rigolo. Et je pense que les hommes sauront apprécier la découverte féminine Margot Rubbie, qui a des faux airs de Michelle Pfeiffer jeune.
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MOSS a écrit :J'ai fini par voir la désolation de Smaug.
Je ne me suis vraiment pas ennuyé, surtout comparé à l'épisode précédent. C'est vraiment très dense en événements. Mais difficile de se sentir impliqué par contre. Pas d'émotion. Pas plus qu'en regardant ses potes jouer à Donjons Et Dragons.
On retrouve notre galerie de personnages, le Hobbit, toujours So british, assez attachant, nos Pochards de nains, insupportables et les Elfes maniérés et hautains (même leur cavsite qui s'ennivre à l'air d'avoir un balai dans le fût...) Et j'oubliais les méchants de toutes sortes. Entre le hooligan de base et/ou le joueur de foot, qu'importe, ça crie et ça cogne sans trop se demander pourquoi :mrgreen:
L'ajout d'un personnage féminin sensé compenser la prétendue mysoginie du roman me plaît bien. Mais que c'est drôle qu'un autre personnage vienne lui dire "vous deviez nous débarrasser de ces araignées. Tel est votre rôle." Humour de P.J?? Bon, il faut dire qu'elle sait bastonner les araignées mieux que tous les gaillards que je connais. Et puis faut voir de quelles araignées on parle!
Par contre, the bémol: Evangeline Lily, dans le film, elle me semble au mieux porter un déguisement d'halloween hyper chiadé. Rien de plus. Elle qui me semble toute charmante en interview, enfin merde, au naturel, c'est une vraie fée, quoi! Pourquoi est-elle moins magique à l'écran qu'en vrai?
Pas ennuyé ? C'est normal, ça se passe comme ça chez Mc Donald (c'est après qu'on ressent un malaise) !

Pas d'émotion ? Peter Jackson, c'est pas du Lubitsch...

Pourquoi est-elle moins magique à l'écran qu'en vrai ? Parce que le film est nappé d'une sauce en images de synthèse qui fait qu'il ne reste plus rien de vrai, de tangible (dixit un de mes clients, fan de LOTR)...

Au final, tu as vu un téléfilm à 160 millions de Dollars...
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penny-lane a écrit :Le film m'a beaucoup étonné par son ton très acide, comme tu le dis, avec la volonté de faire un film "obscène". Ce qui est très intéressant, c'est qu'il n'y a pas le schéma classique "scarfacien" d'une ascension suivie d'une déchéance... Il n'y a que la déchéance. Pas de moment "fun" donc, où on pourrait se dire que la drogue et l'argent c'est bien, le personnage principal est montré depuis le début comme un loser, ridicule.
De tous les Scorcese, c'est à Raging Bull que le film m'a le plus fait penser : de la même manière, il évoque la vie d'un personnage (dans les deux cas d'ailleurs, c'est l'adaptation d'un livre autobiographique) dans un milieu donné, et en fait quelque chose de très personnel.
Merci pour ton rapport... Ca me rassure un peu mais je ne suis pas très convaincu, ça fait longtemps que Scorsese a perdu tout pouvoir de subversion (voir sa guimauve de Hugo Cabaret qui aurait pu être réalisée par n'importe qui). Scorsese, vénérable monsieur, est-il encore en phase avec l'obscenité de son époque ? J'en doute.
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Vu Le Loup de Wall Street hier soir.

Je ne suis pas un spécialiste du père Martin, mais il m'avait jusque là laissé une impression assez mitigée. Entre les Infiltrés que j'apprécie pas mal, Shutter Island bien mené, un Taxi Driver un peu lassant, un Hugo Cabret indigeste et excessif et un Gangs of New-York que je n'avais vraiment pas aimé.

J'ai malheureusement retrouvé ici pas mal de points que je n'avais pas apprécié sur ce dernier : de la longueur à gogo, des personnages absolument pas attachants, et de l'excès (vulgarité gratuite / sexe / violence, rayez la mention inutile). Attention je suis tout à fait conscient que la dénonciation par l'excès et l'obscénité était ici un enjeu, et je ne suis pas franchement du genre prude à me braquer au premier "motherfucker" et à la vue d'un nichon, mais là c'est l'indigestion totale. Des putes et de la coke non-stop.
Ca marche au début du film, on sent un "excès" maîtrisé et provoc, notamment avec un Matthew McConaughey complètement barré, mais ça devient par la suite complètement gratuit et lourd, en rajoutant des couches avec des scènes inutilement développées (DiCaprio mettant le bordel dans l'avion). Si vous leviez un sourcil à la vue du flic rentrant dans son bureau dans les Infiltré en balançant du "suck my cock" ou "i fuck your mom" pour ponctuer ses phrases dans quelques scènes, ici c'est pendant 3h.

Au delà de ça, on sent la maîtrise de réalisation, on sent le talent des acteurs, avec pas mal de DiCaprio piquant des crises (sa grande spécialité), mais la mayonnaise n'a pas pris pour moi. On avait l'impression de voir un film d'escroc, au final assez classique, avec parfois des airs de "Arrête-moi si tu peux" ultra vulgaire, nous présentant un talentueux loser à la mentalité crasse et qui n'évolue pas en 3h de film.
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Vu : La vie rêvée de Walter Mitty de et avec Ben Stiller

MK2 Gambetta, RAS

Dans le genre Les aventures extra-ordinaires d'un homme ordinaire (Forrest-Gump... auquel le film fait de nombreuses références).
Le film emprunte beaucoup à l'imagerie habituelle du film de super héros, ça doit être dans l'air du temps.
Le film a une mécanique narrative qui ne fonctionne qu'à moitié, je vais éviter de "spoiler" mais il y a souvent des actions qui ne se justifient que par l'effet recherché par le réalisateur pour la scène suivante. Autant dire que c'est bancal...

Par ailleurs, j'ai eu l'impression que le film racontait l'inverse de ce qu'il voulait démontrer : le personnage de Walter Mitty est présenté comme un "no life", terne et sans passé (apparement, être le chef des archives photos dans une publication est le pire métier du monde) et il ne va se réaliser que dans la Grande Aventure et le Licenciement. Finalement, le film te dit que ta vie, c'est de la merde si tu ne déscends pas les pentes d'un volcan en éruption en skate board (c'est ce que je retiens du film malgré son twist final bidon). On sent bien que le film se voudrait généreux mais j'y vois du mépris pour les gens normaux. Au moment où l'on rencontre W Mitty, on nous fait comprendre qu'il n'éxiste pas, et surtout on explore pas l'idée selon laquelle ce type pourrait être passionné par son métier et avoir une vie intérieure riche.

Finalement, le film ressemble à une compilation de videos de sports extrêmes et proclame : l'action, c'est la vie !

Bof...
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La vie rêvée de Walter Mitty
Et pourquoi diable ont-ils a nouveau voulu
changer le titre du film en France ?

Le titre c'est "the SECRET life of Walter Mitty"
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affiche-cine a écrit :je vais éviter de "spoiler"

Mais maintenant tu peux !!!! :D
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NYMPH()MANIAC vol.1

2014 commence très fort.
Premier film de l'année vu en salle et je ressors de là en me disant "du bon cinéma!"

Son de la pluie, image noire, les spectateurs: "y a un problème là ! y a pas d'image!"
puis blang : un mix de Tarkovski et Rammstein.
chaque chapitres (5), non sans humour et avec un gros poids (celui de la condition humaine?) a sa propre unité, identité-thématique qui se fond dans une trame sadienne, fil rouge philosophico-confidences. Mais plus qu'un fil rouge Lars Von Trier tisse un semblant de réseau qui résonne avec ce qu'on a déjà cru voir, et ...vécu? oui, humainement terrible et humble, et haut...
difficile d'en parler vraiment il en manque une moitié. Panneau d'entrée : "la version présenté du film est censurée mais celle ci a l'approbation de Lars Von Trier". oui pour éviter les 5h ou 6h qu'il auraient dues être projectées en un volume la production (pour des raisons commerciales vous croyez?) en a fait deux ... Et c'est bien dommage, un entracte de 10minutes pour un pipi aurait été bienvenu, mais du coup j'attend la deuxième partie... impatient. Patience.
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Autre son de cloche ;-)...

Vu : Nymphomaniac vol. 1 de Lars Von Trier

MK2 Gambetta, RAS

C'est le film d'un réalisateur puéril, d'un sale gosse qui a peur de lui-même, de son cinéma. En effet, LVT donne à 90% de son film le ton goguenard de la satire, du sarcasme , tuant ainsi dans l'oeuf toute émotion possible. Il est comme Nelson, le copain de Bart dans les Simpson : il montre son film du doigt en faisant "hin, hin !". Et quand dans le dernier quart d'heure, il essaie d'élever son film, de lui donner de la grandeur, c'est déjà trop tard, l'émotion ne viendra pas.

Ce qui est trivial (voir grotesque) dans le film, c'est le regard du réalisateur, pas ses images. Car oui, LVT a toujours une grande ambition formelle : le film est protéiforme, éclaté et hétérogène. C'est audacieux mais LVT ne se respecte pas lui-même dans cette audace, il faut tout de suite qu'il casse son jouet en surlignant ses idées de cinéma.

Il est décevant de constater ça après la splendeur de Melancholia, mais bon, je lui laisse encore du crédit jusqu'au vol.2 ;-)...
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LA JALOUSIE

Filmé en argentique il semblerait. Noir et Blanc. Ca redonne au cinéma un ton d'entrée.
Ce n'est pas un film "rédaction". C'est une gamme plus poétique.
Je n'aimais pas particulièrement l'acteur Louis Garrel, voire l'inverse, et me voilà maintenant conquis. Apparition de Esther. La famille Garrel a du talent. Et de l'amour. Oui mais comme tout humain. Et Philippe, le réalisateur, peint cela humblement et très humainement, très humain, oui....L'amour colle à la jalousie, ou l'inverse.
La gamine aussi est super.
Film relativement court (77minutes). Concis. La jalousie. Un bon film.
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La Vie Secrète et ou Rêvée :mrgreen: de Walter Mitty
Petit bof aussi. Film sympa, et j'ai quelques réserves, mais un accident d'intelligence (ce moment rare où malgré ma naiveté volontaire- j'adore être en mode récépteur passif au cinéma - et assumée je me fait un spoiler tout seul...) m'empêche de juger correctement le film. Je me suis fait la réflexion, du coup, que c'était beaucoup plus gênant pour moi de deviner tout seul un fait que le réalisateur pense avoir masqué pour un twist à venir, que le fait qu'on m'ait raconté le twist avant que j'ai vu le film!
Bref, je n'ai pas eu les même ressentis que toi, affiche-ciné: Walter se sent seul, le nouveau boss le voit comme un looser, il a quelques rêves de grandeur, mais on a encore la place d'imaginer que sa vie et son boulot ont fait de lui un personnage riche et intéressant. Le titre original le rend même détenteur d'un secret (The secret life c'est sa vie secrète mais aussi les secrets du magazine 'Life'.) Au passage, la traduction du titre ne me gêne pas trop (tous les jeux de mots venants du nom du magazine, exemple:"le sens de Life" = le sens de la vie nous étant innaccessibles.
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MOSS a écrit :mais on a encore la place d'imaginer que sa vie et son boulot ont fait de lui un personnage riche et intéressant.
En effet, c'est exactement ce que je n'ai pas ressenti (ni même qu'il ait encore quelques rêves de grandeur car il semble subir ses "zone out")... Je trouve que le film s'acharne à nous montrer le contraire, que sa "vie secrète" n'existe pas.
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Non mais attends quand il déconnecte, il se rêve en super héros, en alpiniste poète puis ayant une répartie d'enfer... Pas de rêves de grandeur?
Quant au reste, après une longue scène de solitude devant un ordinateur, on dément son statut de no life en nous présentant son tissu social...on nous sème plein de petits indices pour nous empêcher de le voir comme le dernier des geeks introvertis... il arrive au boulot: on ressent qu'il fait l'objet de la solidarité de ses collègues (attention, on va être racheté etc.) , il a gagné le respect d'un grand photographe, bosse en binôme avec un gars dévoué, il s'occupe de sa mère mais ne se laisse pas instrumentaliser par sa sœur, personnage contrepoint intéressant sous exploitée... on sent qu'il a grandit dans l'amour et l'affection. Au bilan, c'est vraiment un monsieur tout le monde... C'est un mec normal vaguement terne sans être l'anti-héros absolu qui n'a rien pour lui. (voir le héros de Punch Drunk Love...) Ses rêveries sont un petit handicap qui ne semble lui avoir attiré aucun mépris dans son petit monde.
Qu'est ce qui le déséquilibre ce petit monde? Une nouvelle collègue ("arrivée il y a un mois") un peu trop charmante pour qu'il n'en tombe pas amoureux et un nouveau boss con comme un manche, qui lui se fout de sa gueule. Mais avant ça, il y avait comme un équilibre.
Ce que je trouve intéressant,moi, c'est qu'au moment où il prend le temps de réaliser des choses (un voyage, quelques exploits, en effet) il ne ressent plus le besoin d'abreuver son profil Internet et se désinscrit!
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affiche-cine a écrit :le film s'acharne à nous montrer le contraire, que sa "vie secrète" n'existe pas
Exactement! Il y a le secret du Life! Pas de vie secrète. C'est l'astuce du titre... Mais pendant que Walter
plonge d'un hélico, fuit un volcan et autre,
il ne fait rien d'exceptionnel à ses propres yeux. Il poursuit le même but que d'habitude, il fait son job. Et il note dans son carnet ses petits comptes (billet d'avion, location d'une voiture...) et au téléphone, il rembarre le webmaster de son site de rencontre qui veut enrichir son profil! A aucun moment il ne se dit je fait un truc de dingue, faut que je mette ça dans mon profil. Il est le héros de sa propre vie mais... il l'a toujours été.
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MOSS a écrit : Quant au reste, après une longue scène de solitude devant un ordinateur, on dément son statut de no life en nous présentant son tissu social...on nous sème plein de petits indices pour nous empêcher de le voir comme le dernier des geeks introvertis... il arrive au boulot: on ressent qu'il fait l'objet de la solidarité de ses collègues (attention, on va être racheté etc.) , il a gagné le respect d'un grand photographe, bosse en binôme avec un gars dévoué, il s'occupe de sa mère mais ne se laisse pas instrumentaliser par sa sœur, personnage contrepoint intéressant sous exploitée... on sent qu'il a grandit dans l'amour et l'affection.
C'est la magie du cinéma : en effet, le film te dit tout ça mais en fait, il te montre autre chose. En gros, on pourrait dire qu'il y a de la générosité dans l'écriture et de la condescendance dans la réalisation.
C'est le mcguffin d'Hitchcock, le film peut montrer une chose pour en raconter une autre.
Et ici, cette autre chose, je la trouve désagréable.
Cette dichotomie (coucou Yannick) fait d'ailleurs la grandeur de Tree of Life : les images (et la voix off) proclament que tout est "cosmique" tandis que Mallick nous chuchotte que tout est social...
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