Je suis partagé sur l'affaire, "Guerre & Paix" est un film à part. Il a fallu HUIT ans pour le concevoir, pendant les gros tournages moyens illimités. Question scénario, Bondartchouk était un mec cultivé, savait s’entourer et il a fait le mieux de ce que l'on pouvait tirer du roman de 2000 pages.Il a vécu en gros HUIT ans habité par ce film, à concevoir des détails comme le voulait le roman de Tolstoï. L'histoire du boulet qui tourne à Borodino, c'était écrit. Il a fallu le reproduire.
De ce genre de monstre de la littérature, on a une base apte à un scénario. Reste ce que l'on en fait, le degré de fidélité à l’œuvre, l'originalité personnelle qu'on lui apporte, etc.. et le résultat final. C'est slave, pacifiste, antimilitariste, un appel à la fraternité des peuples et les bondieuseries de Tolstoï. C'est aussi un flash sur intelligentsia de la noblesse franco-russe, reproduite après par le cercle des intellos du PCR.
Donc on prend, on laisse: il ne peut qu'y avoir des pertes. J'avais fait une revue de ce film, j'avais été assez cruel avec les américains. Eux c'est "Guerre & Amour". Il y a une toute autre dimension, ce qui n'a pas toujours été capté dans les versions réduites. L'URSS a laissé passer cette bondieuserie ruineuse, ça c'était un critique de la Pravda. Il faut le voir sans les coupes, c'est autrement plus subtil que ça.
Les ricains en 68, ils n'étaient pas très cocos. Même un mec comme Léonard Maltin dit que c'est dans les monstres de la littérature portée à l'écran, je crois qu'il le place dans leur putain de top 3. Il a eu l'occasion de le voir en version intégrale, il était à la projection spéciale au Canada. Il a fait un billet dessus, il a redécouvert un autre film. Sa phrase a été: "Nous avons donné un Oscar à un film qui était amputé, ce que je viens de voir lui donne toute sa dimension.".
La différence, il avait lu le bouquin et il avait compris le contexte. C'est "Guerre & Paix", Tolstoï décrivait très bien la guerre pour montrer qu'il fallait la Paix. Si on ne retient que la masse, le fric, le nombre ... pfff. Niet
Ce peut aussi être le film le plus court du cinéma: tout tient dans le prologue et la conclusion: moins d'une minute.Cherchez-là
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