supercastor a écrit :Si les murs sont clairs c'est qu'ils reflètent des lumières "claires" (sinon ils seraient noirs, par définition). Par quel miracle pourraient-ils ne pas refléter la lumière de l'écran pendant la projection alors qu'ils reflètent la lumière des spots quand la salle est allumée ? Je ne vois pas comment ces murs ne peuvent pas bouffer le contraste de l'image à l'écran. Cela me semble contraire aux lois de la physique.
Heu... entre des teintes autres que le noir qui confèrent un peu de chaleur et d'élégance a une salle de spectacle (et meme Kinepolis utilise du rouge, du bleu, du brun moyen), et l'usage de matériaux qui réfléchissent la lumière comme l'image d'un miroir (soit par la matière du tissus ou celles d'accessoires décoratifs (ex: plastic, métal, verre dépoli d'appliques murales), il y a de la marge !NOSTROMO a écrit :Ce n'est pas parce que "quelqu'un" a dit un jour qu'aucune salle n'était SENSEE être comme ci ou comme ça que les choses ne changent pas. Et souvent les dites "normes" fussent-elles techniques ou architecturales n'ont aucune logique car elle n'ont pas suivit l'évolution de la société.
Il n'est pas nécessaire d'aller dans la clarté jusqu'a bouffer le contraste de l'image. Et pour bien contraster les bords de l'image et les "isoler" des murs, il y a le traditionnel systèmes de caches noirs, vieux comme le cinema. Sans ces caches mobiles, une infrastructure d'écran de cinema est incomplète. Destinee a bien cadrer chaque format d'image, quadrilatere a bords et angles droits, et masquer les bords flous dus a la différence entre le plan de la pellicule et le plan de la fenêtre du projecteur.
Meme en numérique, les caches sont utiles pour remplir leur deuxième fonction: absorber la lumière irradiant sur la portion d'écran non-couverte par l'image afin d'améliorer le contraste. Alors la, il faudrait savoir, vous qui recommandez les murs noirs pour ameliiorer le contraste, vous n'êtes plus d'accord pour justifier, dans le meme but, l'emploi de caches d'écran?
Quant aux normes - et je remets la situation a l'endroit - les normes sont celles de la SMPTE, avec ensuite Dolby et THX qui en ont remis une couche au niveau de la restriction des tolérances. ISO a également quelques normes en vigueur dans le cinema. Tout est écrit noir sur blanc dans leur documentation respective. Je ne crois pas qu'il soit excessif d'accepter qu'il revienne aux inventeurs des techniques d'en déterminer l'usage correct, sur base duquel les organismes de normalisation rédigent leurs règles de bonnes pratiques. On remarquera d'ailleurs que, bien que les méthodes de calcul different d'une institution a une autre, on obtient dans tous les cas un gabarit de salle similaire.
Pour la largeur de l'écran, c'est idéalement 85% de la largeur de la salle pour plusieurs raisons.
1. Avec un écran mur a mur, les enceintes gauche/droite sont trop près des murs et compte tenu des angles classiques de dispersion du son (90 degrés en général pour les enceintes cinema, normalises par THX, dans le cadre du gabarit également normalise des salles modernes), une bonne partie du son frappe les murs au lieu de pointer directement vers la salle, d'ou problème de maitrise des reflections et déphasages. Si maintenant on contourne la contrainte en les rapprochant du centre, elles ne sont plus positionnées correctement par rapport a la portion d'image qu'elle sont sensées couvrir puisqu'elles doivent en effet être placées a l'intérieur de l'image, contre les bords de l'image cinemascope.
2. L'espace vacant de 15% sur les cotes est alors utilisable pour l'installation et ouverture des caches.
3. Les écrans trop grands augmentent plus que de raison l'angle de vision de l'image alors que la composition de celle-ci est de plus en en plus prévue pour l'écran de TV vu que, depuis la disponibilité croissante des médias "home" (télévision puis VHS puis DVD puis BR puis VOD), un film assure l'essentiel de sa carrière commerciale sur le petit écran. Or on tourne toujours un film pour le grand écran de manière différente qu'un telefilm (échelle des plans, mobilite de la camera). Donc avec la fréquence croissante de composition des cadrages prévue pour une vision sur le petit écran, a plus forte raison les écrans des salles ne devraient pas être plus grands que ce qui est prescrit par les normes. Aujourd'hui, pour avoir une bonne image, et pour en appréhender le cadre de la manière prévue, il faut s'asseoir dans la moitié arrière de la salle, si pas dans le dernier tiers.
Remarque sur les salles en gradins qui ont fait leur apparition fin des années 80 sous prétexte d'améliorer les conditions de vision. En fait, oui et non. Dans une salle classique en pente ou en gradins "légers" (par exemple, une seule marche par hauteur de rangee, rien ne gene le champ de vision du spectateur si les fauteuils sont en quinconce et l'écran bien dispose. En revanche, les gradins abrupts (3 ou 4 marches) sont néfastes au son car ils diminuent l'impact du surround. Je parle de salles ou les enceintes surround des premières rangees sont tellement basses qu'elles sont en-dessous de l'altitude des rangees de fauteuils du fond la salle. Le surround efficace est obtenu par un champ uniforme cree par des enceintes situées dans le meme plan (je parle de géométrie dans l'espace) au-dessus de la tete de l'ensemble du public. La psycho-acoustique fait le reste.
Donc quand on construit une salle dans le respect des normes, tout se tient de manière cohérente et on obtient la meilleure qualité...
La société a effectivement change avec le déploiement croissant des quartiers périphériques et la généralisation de la voiture. A cela a correspondu une dichotomie dans l'exploitation cinématographique: l'exploitation des megaplexes peripheriques d'un cote, la spécialisations des salles urbaines de l'autres. Avec des megaplexes dont le marketing relève davantage de celui des supermarchés et des parcs d'attraction alors que celui des autres demeure davantage proche des salles de spectacle urbaines traditionnelles, theatre, opéra et maintenant cinémas specialises.
Le megaplexe ou l'accomplissement maximal de l'aspect "divertissement de masse" du cinema, ou de plus en plus on fait prendre aux gens des vessies pour des lanternes. Miser sur le sensationnel pour constituer une expérience spectaculaire. Cela n'a plus rien a voir avec le 7eme Art. Et c'est la que "quelqu'un" en effet, a decide de passer outre les normes de présentation du cinema conventionnel pour fournir un environnement immersif qui était celui du Cinerama de jadis ou de l'IMAX d'aujourd'hui. En essayant de le faire avec du 35mm (ou du gonflage 70, ce qui revient au meme). Avec un marketing qui mise sur les chiffres (les chiffres, ça impressionne toujours le quidam) "écran de 200m2", "50.000 watts d'amplification", "20 subwoofers" qui ne témoignent d'ailleurs en rien de la qualité de l'installation. Point culminant de l'horreur: les écrans mur a mur en format 1,85.
Les chiffres sont la pour attester du succès de la formule et je ne vais pas nier l'évidence. Ces salles sont spectaculaires mais elles ne sont pas faites pour cela. Elles sont destinées a des formes distinctes de cinema qui ont leur propre langage de création visuelle et sonore. Elles sont incohérentes. Alors il y a deux modèles d'exploitation pour, finalement, deux publics différents et chacun fera son choix...