De la même manière dire : il faut une projectionniste titulaire de CAP en cabine me semble un réflexe corporatiste
J'ai été taxé de naif plus haut mais là... Supprimer le CAP obligatoire et il n'y a plus d'opérateurs dans trois ans. Dans les pays où il n'y a pas ce genre de verrous (cf : l'exemple de Eibhelinn Savage en Irlande) les projectionnistes ont été licenciés dans la plupart des structures et ce sont avec des managers qui gèrent désormais le travail en cabine.
Pour revenir au sujet initial, je n'ai jamais été contre le progrès et je n'ai jamais été un anti numérique. En tant que spectateur, j'aime la qualité constante de l'image (plus de dégradation). J'apprécie énormément de pouvoir découvrir dans les salles
correctement réglées et étalonnées la colorimétrie voulue par le réal et le chef op. Et puis il y a ce potentiel d'évolution très prometteur (le 4 K,le high frame rate, le laser, son 3 D...)
Je dis seulement que le facteur humain aurait dû au moins être abordé. Le CNC soutient la numérisation des salles (notamment les petites) et c'est une très bonne chose. J'ai assisté à de nombreuses conférences sur le passage au numérique et ses enjeux mais je n'ai jamais entendu parlé de ce qu'allait devenir les labos, les transporteurs, les opérateurs... Je le déplore.
Ah? J'ai projeté maintes fois Intouchables, Rien à déclarer, Black Swan, Le Discours d'un Roi, Polisse, Les Femmes du 6è étage, Minuit à Paris, The Artist, Drive, Rango... (pour ne citer que quelques titres qui ont fait monter les entrées de mon cinéma en 2011) et on ne m'a jamais reproché de n'avoir qu'une copie argentique. Quasiment personne ne va voir tel film en fonction de son support...
Je partage ce point de vue. "Inception" a été projeté en 35 mm dans mon cinéma équipé en numérique depuis des années. Le film a été un méga hit et aucun client n'a venu dire quoi que soit après la projection... Par contre, c'est vrai, le numérique a crée d'autres sources de revenus (contenus alternatifs et 3 D principalement).