Critiques de films

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Vu : Valley of Love de Guillaume Nicloux.

Où : au Louxor, Paris. Salle 2.

Pourquoi :wink: : parce que je m'intéresse aux films de désert, une figure intéressante dans le cinéma, depuis les origines.

Première réaction : "quand on ne sait pas utiliser l'outil numérique, on en utilise un autre", aïe, après vérification, le film a été tourné en 35mm :shock: . Depardieu plonge dans la piscine et le numérique panique (à la projection ?), est incapable de restituer les mouvements de l'eau. Le film est visuellement très peu homogène, techniquement approximatif, il y a un plan de montagnes/désert vers la fin avec un grain énorme, a-t-on été obligé de zoomer dans l'image au montage ?
Visuellement, pas convaincant.

Deuxième réaction : contrairement à ce que j'ai pu lire ailleurs, le film trahi ses "influences". Lynch pour la musique en nappes sonores à la Badalamenti et une scène d'une bizarrerie à la Twin Peaks. Gus Van Sant pour Gerry bien sur et Elephant pour les suivis de personnages de dos. Bruno Dumont pour Twenty Nine Palms pour l'errance et Hors Satan pour le fantasme christique de résurrection (voir les stigmates un peu ridicules).
Pas très personnel.

Troisième réaction : Huppert + Depardieu, c'est too much pour le metteur en scène. Par moment, ça marche et puis, toc, d'un coup on voit que c'est les acteurs qui reprennent la main et se dirigent eux-mêmes (à bon ou à mauvais escient). Mais c'est surement là le principal enjeu de cinéma du film, le réal entretient une confusion entre Gérard acteur/personnage et Isabelle actrice/personnage, et leur place dans l'histoire du cinéma. C'est intéressant comme expérience même si je n'irai pas aussi loin que Sofilm qui voit planer sur le film l'ombre tutélaire de Pialat...
Je ne suis pas certain qu'il soit très pertinent de sur-investir le film.

Un film qui raconte assez mal des choses (qui pourraient être) assez intéressantes.
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Tu as vu aussi le film est en 2.55:1. Et puis Gerard Depardieu a tourné avec une oreillette...
Pffff perso je me sens trahi !!! ^^
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affiche-cine a écrit :C'est intéressant comme expérience même si je n'irai pas aussi loin que Sofilm qui voit planer sur le film l'ombre tutélaire de Pialat...
Je ne suis pas certain qu'il soit très pertinent de sur-investir le film.
A noter que le film a été écrit au départ pour Isabelle Huppert et Ryan O'Neal! Il doit être amusant de chercher ce qui s'est ré-écrit au tournage (avec le casting définitif) en ayant cette info au départ.
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Oui, je ne sais pas si Sylvie Pialat était sur le projet (à la production) dès l'origine...

Je suppose que si puisqu'elle avait produit d'autres films de Nicloux.
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Terminator Genysis

Euh, comment dire… Pfffff… ( soupir de déception et de lassitude )
Et pourtant, je suis une grande fan des 2 premiers " Terminators " :D !!! ( le 3ème, par contre, ne m'a pas laissé beaucoup de souvenirs… )
Dans ce 4ème volet, bah, moi je dis qu'il n'y a QUE Schwartzy qui vaille le détour ( son personnage, son humour ), et je dirais même que sans lui il ne resterait plus rien à ce film :mrgreen: !
Les caractères principaux sont relativement insipides, le scénario est faussement complexe ( il empile les couches de différents passés ou futurs possibles ), pour tenter de masquer son vide ? C'est pas cette fois-ci qu'on en apprendra plus sur la vraie origine de Skynet, dommage : le système d'exploitation du film " HER " était beaucoup plus crédible !!! Toujours sur le scénario, il y a quelques invraisemblances étonnantes, bon je sais bien qu'on est dans de la science fiction, mais ça n'empêche pas quand même de veiller à une certaine cohérence, non ?
Terminator Genysis est aussi un film plutôt fatiguant à regarder, sur 1h45, il doit bien y avoir 1h15 de bastons et de casses en tout genre ( question destruction, c'est bon, n'en jetez plus ! ), sans compter que les actions ne sont pas toujours " lisibles " : à un moment on s'est regardé avec mon conjoint, on n'avait RIEN compris :shock: , ni l'un ni l'autre, à la scène qui venait de se dérouler sous nos yeux ! 2 acteurs sont passés brutalement d'un point A à un point B, mais pourquoi et comment, alors ça…
Sinon, y'a une scène clairement piquée à un autre film : la façon dont se termine ici l'épisode du bus sur le Golden Gate, ça rappelle forcément la scène du camping-car dans " Jurassic Park 2 "…
Bon voilà :| . En même temps, faut l'avoir vu pour pouvoir en parler, hein, donc je n'ai pas tout à fait perdu mon temps. Par contre, s'il y a d'autres opus ( ce que nous laisse supposer la petite scène ajoutée dans le générique ) eh bien je ne serai pas cliente !
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Hello, personnellement le film m'a fait marrer, justement parce que je ne suis pas si fan des 2 premiers (auquel ce CINQUIEME OPUS - eh oui Madi, 5 :mrgreen: ) cherche à se raccrocher. Mais je suis d'accord, il est inconsistant et j'y admire uniquement quelques tours de forces techniques - dont le retour numérique d'un Schwarzy de 30 ans qui se bastonne avec l'actuel Arnold.
Quant à l'humour, et bien il posera de sérieux problèmes aux vrais fans tout de même, que Schwarzy ait de l'autodérision c'est très bien, au coeur d'une autre franchise, pourquoi pas, mais pour certains, il piétinne ici sa propre légende et ça ne lui sera pas pardonné.
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Je conseille à tout le monde LE TROISIEME HOMME, qui ressort en salle... Et même sans avoir vu le premier ni le deuxième, c'est chouette. 1352
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(auquel ce CINQUIEME OPUS - eh oui Madi, 5 :mrgreen: )
En fait si on compte tout c'est même le SIXIEME.
Il y a le SEUL "terminator" entièrement tourné en 65mm en 1996 "TERMINATOR 3D - Battle
Across Time". Même s'il ne durait que 12 minutes et s'il n'a été projeté que dans une
seule salle à Universal City. C'est quand même un film de James Cameron et avec
Arnold dans le rôle du terminator. Et projeté en HFR 60ips.
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NOSTROMO a écrit : Il y a le SEUL "terminator" entièrement tourné en 65mm en 1996 "TERMINATOR 3D - Battle
Across Time".
I was there ! (en 2000) La frime, hein... 1352
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Vu : Sorcerer, previously Le convoi de la peur (1977), film longtemps invisible pour des raisons obscures.

Où : au Max Linder, projection numérique 2K.

Techniquement : le film présente une multitude de grains d'origine, de très épais à pointilliste qui peuvent varier d'un plan à un autre, probablement lié aux conditions de tournage (sensibilité de la pellicule+lumière non homogène). C'est très bien restitué, la restauration n'a pas lissé l'image. Limite : dans les scènes de pluie diluvienne, on sent un peu que le numérique ne suit pas.

Maintenant, c'est personnel mais j'aurai préféré voir une copie 35, même rincée, c'eut été cohérent avec l'aventure proposée ;-)

En vrac :

- On tient là le meilleur film de Friedkin, à mon sens
- Ils voulaient tous faire leur film survival de jungle à l'époque ?! (Aguirre, Apocalypse Now)
- Un plaisir cinéphilique avant tout. Le film est reconfiguré par rapport au Salaire de la peur, c'est amusant de voir comment, toutes les scènes y sont mais redistribuées (cf par exemple la mort de "Charles Vanel").
- Le film est incroyable dans son imagerie apocalyptique, "on y est", presque un documentaire tellement c'est crédible. Là, je voudrais bien voir un making of :shock: . Voir la direction artistique, le design fabuleux des camions.
- Friedkin a fait le choix du 100% adrénaline, dès le début, pas un plan sans tension. Et une fois le voyage lancé, il n'y aura plus de pause, les séquences entre les "épreuves" de la route qui existaient dans le Clouzot ont disparu, heureusement que les personnages sont caractérisés dans la première partie. Les camions étant les personnages principaux de cette deuxième partie.
Ce faisant, il appauvrit thématiquement son film : dans le Clouzot, là où la vénalité des hommes n'était que le McGufin introduisant une ambiguïté sexuelle de tous les instants (Le salaire de la peur est le plus grand film gay friendly), le Friedkin, lui, en restera au schéma de la tragique trajectoire vers la mort d'hommes condamnés à expier leurs fautes, l'homme est un loup pour l'homme, affreux, sales et méchants, bla bla... Et ce ne sont pas les visions fantastiques de R. Sheider à la fin qui donneront plus de fond.
- L'écriture : et bien, c'est un peu n'importe quoi, comment se fait-il que ces 4 types soient des champions de mécanique (scène manière Agence tous risques, j'ai bien ri) ? Des bons conducteurs ? Pourquoi un chef de la mafia, supprime-t-il un des conducteurs pour s'engager dans cette galère alors qu'il ne cherche qu'à se venger ? A-t-il reconnu l'homme qu'il recherche ? Pourquoi voit-on au début et à la fin un figurant porter sur son dos une tête de taureau ? Et j'en passe.
- Il y a UNE scène qui n'existe pas dans le périple en camions du film de Clouzot, c'est la scène du pont que Friedkin a voulu comme THE BIG SCENE de son film, à lui. Bein moi, aussi impressionnant que ce soit, j'ai eu du mal à y croire. C'est too much, CES deux camions qui passent sur CE pont de corde ? Euh... Pourtant, j'adore croire à l'incroyable au cinéma mais là, j'ai décroché... Notons que cette scène remplace symboliquement la sublime scène de la marre de pétrole du Clouzot, Cremer roule presque sur le gamin alors que finalement "Vanel", sera dans l'autre camion. Dans le Friedkin, la scène de la marre de pétrole existe symboliquement mais débarrassée de son sous-texte, au début avec les ouvriers qui raccordent le pipeline dans une marre.
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Je pense que W.Friedkin qui adorait le film de Clouzot (lui n'en était pas si fier) a dit dès le départ qu'il refusait de faire le remake qu'on lui avait demandé, mais qu'il proposerait une nouvelle adaptation du livre. Il serait donc plus juste de comparer le Clouzot au bouquin et en parallèle le Friedkin au bouquin que les deux films entre eux. (Ce que je ne compte pas faire! :mrgreen: )
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Hey Moss !

Tu l'as lu, toi, le bouquin ?

Je choisis de comparer des films adaptés d'un même bouquin, je ne suis pas sur que ce soit moins pertinent.

J'avais oublié : le film est dédié à Clouzot. (pas sur que Friedkin ait pu faire abstraction du prédécesseur...)
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previously Le convoi de la peur (1977), film longtemps invisible pour des raisons obscures.
C'est quelle version que tu as vu ? La version américaine ou la version européenne ?
A l'origine, en 1977, la version américaine fait 121' et la version européenne ne fait que 92'

Les "raisons obscures" que tu invoques sont liées à la bande son, musique de Tangerine
Dream. Très souvent des problèmes de droits avec les musiques de Tangerine Dream.

Ca a posé des problèmes pour Legend, The Keep, Sorcerer, Risky Business et d'autres ....

C'est d'ailleurs souvent la même chose avec les musiques de Vangelis.
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Merci pour ces informations.

J'ai vu la ressortie actuellement au cinéma, longue, donc 121 minutes, je pense...
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Merci de ta critique, ça me donne l'énergie de me lancer ^^

Très contente que le film soit ressorti car ça faisait très longtemps que je voulais le voir. Et au Max Linder, quoi de mieux?

Sur le DCP je te rejoins, le film commence et... ça pique vraiment les yeux. On se doute qu'effectivement ce grain est du à la pellicule, et aux conditions de tournage. Mais numérisé ça "fige" ces grains (pointillisme, c'est exactement le terme auquel j'ai pensé tout le film). J'ai lu tout le dossier de presse de Bac Film, y'a pas un mot sur l'origine de la "restauration", ce qui me semble fou quand un distributeur fait sa promo sur le terme... Apparemment la version aurait été supervisée par Friedkin, qui en serait donc satisfait. Au moins on ne peut pas reprocher d'avoir trop "lissé" l'image, mais peut-être y'avait-il un entredeux à trouver? Les couleurs m'ont semblé très bien rendues.

Sur le film.

J'ai vu celui de Clouzot il y a longtemps, et j'avais vraiment aimé. C'est un hommage, un point de départ, mais pas du tout un remake. Les scénarios, les époques sont différentes.
Sur le scénario, justement, ton interrogation est intéressante, Affiche. Le film est construit de manière très étonnante.
L'introduction de chaque personnage est quasiment un film à part entière (lieux de tournage aux 4 coins du monde, personnages secondaires fouillés...) ce qui induit une temporalité étrange : Une première moitié "normale", et puis, cette plongée dans ce pays lointain, sale, dangereux, présenté comme une sorte d'enfer sur terre, et enfin, le trajet tant attendu, justifié scénaristiquement de façon très succincte (vraiment, il faut de la vieille dynamite pour éteindre un incendie?), parce qu'au fond, ça n'intéresse ni le scénariste, ni le réal.
Notons que Walon Green avait également signé La Horde sauvage, et on trouve bien des liens entre les deux films, que ce soit au niveau des personnages (des truands, des hommes mauvais...), ou le décor de l'action (l'Amerique latine, sale, dangereuse...).
Je me suis interrogée sur le titre, qui évoque un aspect fantastique, une sorte de malédiction. Au fond, on pourrait presque se demander si cet endroit existe ? Est-ce que les personnages ne sont pas finalement envoyés directement en enfer ? A chaque fois, on ne voit pas du tout la manière dont ils atteignent le pays en question, et ils sont dans une situation où ils auraient très bien pu mourir. Auquel cas, cela répond à l'interrogation sur les compétences en mécanique, effectivement absurdes.
Sur le "convoi" en lui même, le film tient toutes ses promesses. Il y a la tension, le stress de chaque situation. La temporalité est parfaite (plus long il y aurait eu moins de tension). L'alternance entre les deux camions augmente l'intensité de l'épreuve et en tant que spectateur, on est complètement pris.
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