The Disappearance of Eleanor Rigby

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The Disappearance of Eleanor Rigby

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Un cas très intéressant ! Je vous mets l'article d'Allocine pour mieux comprendre :
Si The Disappearance of Eleanor Rigby est sorti cette année (dans les salles américaines ou sur Netflix en France), ses prémices datent de 2003, année durant laquelle Jessica Chastain rencontre Ned Benson, dans le cadre de la projection de son premier court métrage, Four Lean Hounds, pendant un festival. Impressionnée par le talent du metteur en scène, la comédienne lui demande alors de pouvoir jouer pour lui. Ce qui n'arrivera qu'en 2010, grâce au court The Westerner.

A ce moment-là, Ned Benson pensait déjà à son passage au long, et travaillait sur un projet intitulé The Disappearance of Eleanor Rigby, dont il a écrit le rôle principal spécialement pour la future star de Zero Dark Thirty. Laquelle, après avoir lu une première ébauche, où son personnage était plus énigmatique et moins présent dans le récit, veut en savoir plus sur son passé, ce qui conduit le cinéaste mettre sur pied un second film, uniquement centré sur son point de vue.

"Quelque chose que je ne voulais pas explorer"
Ainsi naquirent donc les volets Him et Her du dyptique, dont Ned Benson a écrit certaines parties sur le plateau de The Tree of Life afin, dans un même temps, de s'inspirer du travail de Terrence Malick. Nous sommes alors à la fin des années 2000, et un premier obstacle se dresse sur le chemin du réalisateur : approché pour incarner Conor, le mari d'Eleanor, James McAvoy refuse de prêter ses traits à ce personnage confronté à un deuil familial, lui qui venait d'être père : "C'est quelque chose que je ne voulais pas explorer à l'époque", nous précise l'acteur lorsque nous évoquons le film avec lui.

Le nom de Joel Edgerton circule alors, mais ce dernier passe également son tour quelques années plus tard... au profit de James McAvoy : "Être père depuis aussi longtemps fait que ça n'était plus aussi important", explique ce dernier en riant, avant d'ajouter que "malgré ce qu'elle contient, cette histoire était devenue moins douloureuse à jouer pour moi." Renforcés par les arrivées de William Hurt, Jess Weixler (amie de Jessica Chastain depuis la fac) et Isabelle Huppert au casting, les longs métrages peuvent enfin entrer en tournage, l'interprète d'Eleanor Rigby ayant d'ailleurs pris soin de refuser Iron Man 3 au profit de ce projet.

Rapidement mis en boîte pour cause de budget (et de planning) serré, Him et Her ne font ensuite plus parler d'eux pendant longtemps, sans qu'une seule image ne fasse surface, au point que le dyptique, alléchant sur le papier, finit par se faire oublier. Jusqu'à sa présentation au Festival de Toronto, en septembre 2013, où les deux volets suscitent des critiques dithyrambiques et une question : existe-t-il un film intermédiaire, sorte de condensé des longs métrages centré sur la relation, et non sur chacun des personnages ?

Jamais deux sans trois ?
"Je me suis donc assis avec le monteur pour tenter [de faire naître une troisième version]", nous explique Ned Benson à Cannes. "Et nous sommes arrivés à un film qui nous semblait mériter d'être vu également." Une oeuvre présentée sur la Croisette en mai 2014, dans la catégorie Un Certain Regard, puis dans divers festivals tels que Deauville, et qui sera la seule version que les Américains découvriront dans leurs salles, où elle sort le 12 septembre de la même année.

Grâce à Netflix, il en sera autrement en France, puisque la plateforme a mis en ligne les trois films le 1er novembre, offrant ainsi le choix aux spectateurs : "Si les gens ont une âme cinéphile en eux et veulent voir les trois, c'est super", explique Jess Weixler. "Sinon, ça n'est pas grave car je pense que tout le monde n'a pas non plus envie de faire du binge watching avec les séries." Des propos sur lesquels rebondit Jessica Chastain, en comparant le triptyque The Disappearance of Eleanor Rigby au Carlos d'Olivier Assayas : "Il y a une version de 5 heures [en mini-série, ndlr], mais également une de 2 heures [sortie au cinéma, ndlr]. Him et Her constituent la version longue, et Them la courte."

1 histoire, 3 longs métrages et plusieurs possibilités de visionnage pour ce projet hors-du-commun donc, qui "interroge notre façon de voir un film" selon James McAvoy, et aura mis de nombreuses années à voir le jour. Mais ça valait le coup d'attendre.

Alors ? Bien sûr on a déjà vu des films racontant une histoire de différents points de vue. Ce qui change là, c'est d'avoir 3 films. De faire le spectateur acteur de sa propre projection : lequel voir à premier ? Him, Her, Them ?

Cas intéressant du point de vue de sa diffusion : Dispo en exclu sur Netflix, alors que passé au dernier festival de Cannes. Conséquence du cloisonnement français, pas de diffusion en salle. Alors qu'il est à peu près certain que la dispo sur Netflix n'aurait rien changé aux entrées salles. Ce n'est pas le même public ! Cela aurait fait un événement plus important, et tout le monde y aurait gagné, la communication d'un support profitant à l'autre. :roll:
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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Et hop ! encore une chanson des beatles qui va me trotter toute la journée ! Merci :mrgreen: !

Mais sérieusement, oui, il y a cloisonnement, c'est évident... Je pense plus à une certaine "nouveauté" des modes de diffusion, donc un manque de confiance que j'espère ponctuel pour les "multi-supports". Soit, la France est frileuse, quoi qu'on en dise, quand il s'agit d'exploiter plusieurs médias simultanés pour une seule oeuvre (en l'occurence, trois...), mais, en même temps, on a de moins en moins peur, par exemple, de faire des sorties simultanées TV+cinéma, notamment dans le documentaire avec arte ou LCP (eh oui, LCP achète pas mal de bons projets, finance, diffuse et permet beaucoup de choses, que d'autres chaînes, plus suivies, n'osent pas :| ...).

Et bon, Netflix est encore tout nouveau ici... et n'inspire peut-être pas encore totalement la même confiance qu'une chaîne installée depuis longtemps sur un territoire où la prudence, voire la frilosité sont plutôt inhérentes et culturelles...
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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ça me rappelle le cas du Pascale Ferran qui avait fait tout un pataquès avec la diffusion sur Arte...;
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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Je ne me souviens pas ce ce pataquès. Les téléfilms de commande pour arte devenus de sorties salle sont nombreux. Pour des raisons légales, leur montage télé et ciné diffèrent très légèrement (ou complètement.)
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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Très étonnant en effet! Ici dans notre toute petite république ce(s) film(s) est(sont) en salle. Et Paris qui reste la ville avec le plus de salles de cinéma au monde ne passe pas ce film... 776792
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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Tu es sûre musi? Officiellement, à part une sortie en festival, les vraies sorties nationales se limitent à Hong Kong, les USA, Les Pays-Bas, Singapour, La Hongrie et à venir le Japon (en 2015) pour Him et Her (un peu plus pour Them.)
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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Oui je suis sure et certaine, je te montre ca en mp. :)
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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MOSS a écrit :Les téléfilms de commande pour arte devenus de sorties salle sont nombreux. Pour des raisons légales, leur montage télé et ciné diffèrent très légèrement (ou complètement.)
Pourrai-tu m'expliquer pourquoi les montages diffèrent entre les deux médias ?
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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Simple : ça permet de faire deux "oeuvres" distinctes, une pour chaque circuit.
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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Ok, donc en gros arte "paye" des petits films et pour "le même prix" que le telefilm qui sera diffusé sur arte le réal se permet un montage légèrement différent pour le cinéma ?

La question que je me pose alors : Pourquoi ça ne se fait pas pour de gros films?

Est-ce parcqu'on en fait directement des "téléfilm" regardable par la ménagère de moins de 50 ans le soir aprés le JT ?
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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Tu sais, les gros machins types "les ch'tis" sont de super-téléfilms produits par des chaines de télé en ayant dès le départ en tête le carton que ça fera dans "ciné dimanche".... D'où un tournage en "open matte" et un recours très limité au plan large.
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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bobrazowsky a écrit :Ok, donc en gros arte "paye" des petits films et pour "le même prix" que le telefilm qui sera diffusé sur arte le réal se permet un montage légèrement différent pour le cinéma ?
L'idée, c'est souvent qu'un distibuteur s'intéresse à un film commandé par la chaîne pour une sortie cinéma, mais qu'il est trop tard pour annuler le contrat de diffusion télé. Il faut donc les distinguer.
Pierre Slavadori (Le Détour à la télé, Les Marchands de Sable au cinéma) ou Cedric Klapisch (Les année lycées: Péril Jeune sur petit écran contre Le péril Jeune tout court au cinéma) sont passés par là. Mais parfois, une commande de projet "TV" est rattrapé par le cinéma avant de passer par le petit écran (La Fracture du Myocarde) et certains pays offrent les honneurs de la salle à des télfilm (Duel de Spielberg) ou a des séries (Scènes de la vie conjugale de Bergman, qui n'avait rien de petit. En Suède, la terre auraitpu s'arrêter de tourner pendant la diffusion de ce roman feuilleton. Autres exemples: moult Fassbinder adorés des cinéphiles étaient écrits pour la télé, ou Kingdom du Danois Lars Von Trier à son montage ciné.)
Dans le cadre des doubles sorties avec partenariat arte, il s'agit globalement de permettre à des petits projets tv d'accéder au cinéma,pas à des gros film de passer à la télévision.
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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merci à vous deux pour vos explications :D
MOSS a écrit :
bobrazowsky a écrit : L'idée, c'est souvent qu'un distibuteur s'intéresse à un film commandé par la chaîne pour une sortie cinéma, mais qu'il est trop tard pour annuler le contrat de diffusion télé. Il faut donc les distinguer.
Pourquoi est-il nécessaire de les distinguer ?

En tant que spectateur parfois oui on se dit que tel ou tel truc as était fait pour que ça passe mieux à la télé, et que c'est dommage. Mais admettons qu'un téléfilm soit bon ( suffisamment pour que des gens payent des ticket au ciné pour le voir)

Pourquoi à ce moment là est-il nécessaire de faire des modifications pour le cinéma?

Le "système" arte as l'air génial.
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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C'est purement légal.
Tu ne peux pas sortir un film au cinéma et à la tv en même temps. Question de chronologie des médias, quoique, les lignes bougent. Les salles ont l'exclusivité durant quelques mois des contenus identifiés comme films de cinéma. Les montages télé et cinémas sont donc comme deux "contenus" différents, traditionnellement, les version cinéma sont un peu plus longues, mais il y a des exceptions à la pelle, bien sur (Sagan: Deux épisodes de 90 min pour la télé, un seul film de 117 min au cinéma. Mais je crois que le film est sorti en premier.)
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Re: The Disappearance of Eleanor Rigby

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Le système arte, dans les cadre que nous citons, c'est souvent une commande avec ses contraintes (en particulier de durée.) Un montage cinéma c'est donc l'occasion de s'affranchir du carcan de la commande de départ. Ca explique mieux les durées différentes.
Mais ce que je n'ai pas dit, c'est que si une chaîne ne peut pas diffuser un film de cinéma avant un certain délai, il se passe parfois l'inverse, ce qui y ressemble beaucoup.
Exemple, une chaîne commande et finance un téléfilm, quelqu'un du monde de la distribution cinéma considère que le résultat mérite le grand écran: Il suffit de laisser la chaîne diffuser son téléfilm en premier (commanditaire, elle a l'exclu de la primo diffusion) et dès le lendemain, si on sort le même montage sur grand écran, c'est la reprise par le cinéma d'un téléfilm (Exemples: Plus tard tu comprendras, d'Amos Gitaï ou La Belle Personne de Christophe Honoré.)
Pour le spectateur, ça prend la même forme qu'un film programmé dans son cinéma de quartier qui est passé juste avant sur son petit écran.
Par contre un film sorti au cinéma passant à la télé dans les trois mois, c'est impossible.
Bizarre, n'est'il pas?
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