Le système des films anti-système...

[Yannick]

Pourtant, le message, qu'on le veuille ou non, est présent dans AVATAR, au même titre que sa qualité intrinsèque.

[MOSS]

Il faudrait donc vivre le film et ne pas se poser de questions ensuite ?

Je n'ai pas voulu dire ça. C'est mal me connaître. Ou vouloir me tourmenter. Mais le plaisir immédiat don tu parles est indélébile, tu l'as ressenti sur le moment rien ne l'effacera.

Ne voulais-tu pas écrire :"Il y a toujours un moment où le film le plus sympathique à nos yeux évoque chez quelqu'un quelque chose qu'on trouve infréquentable"

Non, mais c'est vrai que ça arrive...

Ca a du te travailler drôlement cette nuit pour en faire une aussi belle synthèse ce matin.

C'est surtout que c'est un débat-marronnier.

[MOSS]

Pourtant, le message, qu'on le veuille ou non, est présent dans AVATAR, au même titre que sa qualité intrinsèque.

Hem, hem....

Arf...non, rien

[Yannick]

C'est sur que que ce n'est pas un film qui nécessite un kinoton avec la marche arrière pour en comprendre le sens caché.... En fait-ce pour autant un mauvais film ?

[MOSS]

Drôle d'assertion. Que crois-tu que je trouve bon ou mauvais Yaya? Des films qui se regardent dans les deux sens
Je pense avoir déjà participé à ce débat moult fois, je ne tombe pas dans ton piège.

[valium]

Ach... je tombe sur ce topic qui me fait immédiatement penser à un truc que je n'arrive pas à retrouver là tout de suite mais qui en dit beaucoup : pour la sortie relativement récente de "la commune" de Peter Watkins au cinéma, le réal lui-même se fend, en intro au "film", d'un petit speech où il se justifie en quelque sorte d'avoir fait un film complètement critique du "système", au sein même d'une boîte de prod faisant partie elle-même d'un plus grand groupe dirigé par un vendeur de presse, d'entertainment et... d'armes, ce qui lui pose évidemment un problème de conscience profond, bien qu'il ait eu toute liberté de coupe, de montage, de réalisation, qu'aucune censure ne lui a été imposée, et qu'il méprise grave une bonne partie des gens à l'origine du projet de ressortie... le tout sans 'cracher dans la soupe" ou presque pas, il y admet aussi que sans ces même gens, son film serait, en gros resté une anecdote télévisuelle pratiquement méconnue (ce qui est, en fait toujours le cas, sauf que cette ressortie a quand même permis à pas mal des gens de se déplacer au ciné, on a fait une salle plus que pleine avec à ce moment, il y a quelques années...).

Le discours est assez complet et édifiant quant à la portée d'une telle oeuvre, ses limites relatives à son mode de production et celles, humaines, à dépasser dans un tel contexte.

Faudrait que je retrouve les DVD de projection pour extraire cette intro, tiens... ça doit bien faire 5/6 ans (c'est con, le bureau de mon dirlo n'a pas de fonction "recherche"...)

[penny-lane]

Ils ont ressorti La Commune au cinéma récemment??

[valium]

En même temps, je n'ai jamais trouvé de produit dérivé de "la commune", ni figurine, ni décor, queques livres, à la limite

Ils ont ressorti La Commune au cinéma récemment??

Oui oui ! Watkins en a fait un montage "plus court" (3h30) pour une exploitation ciné, en 2005 ou 2006 il me semble... c'était chouette

[affiche-cine]

Il faudrait donc vivre le film et ne pas se poser de questions ensuite ?

Je n'ai pas voulu dire ça. C'est mal me connaître. Ou vouloir me tourmenter. Mais le plaisir immédiat don tu parles est indélébile, tu l'as ressenti sur le moment rien ne l'effacera.

Je te chaquinais un peu en effet...

Moi, je pense que le souvenir de la première vision peut se ternir/prendre de l'éclat en fonction de la manière dont le film travaille en soi ensuite. Le plaisir immédiat étant finalement assez éphémère, comme une bulle de savon, on ne pourra qu'essayer de reproduire l'expérience, en moins bien, dans mon cas, en général.

Certains films ne donnent d'ailleurs toute leur mesure qu'après la vision, car la vision elle-même est une pénitence. Par exemple, le plaisir d'avoir vu Le cheval de Turin est 1000 fois supérieur à celui de voir Le cheval de Turin...

Yeah, yeah, yeah !

[affiche-cine]

Watkins en a fait un montage "plus court" (3h30) pour une exploitation ciné, en 2005 ou 2006 il me semble... c'était chouette

Merci pour ton intervention, Vaval...

Cette intervention de Watkins (face caméra ?) en exergue de La commune a été ajoutée spécialement pour la ressortie du film ?

[valium]

Oui, face caméra, boum boum, spécialement pour la sortie ciné... (mais je t'en prie Affiche !)

[MOSS]

Alors je te cite affiche (post critique 18 janvier 2014.)

Mais l'espoir de trouver un film génial "à posteriori", lorsque le "déclic viendra" ne me satisfait pas. Pour ma part, j'attends une communion "en direct" avec le film, ce qui n'est pas incompatible avec une part d'incompréhension. Sinon, j'ai l'impression d'être devant un aquarium. Difficile de ressentir une émotion de spectateur à posteriori, non

[valium]

Waw, Moss ressort les vieux dossiers

[MOSS]

Oui mais affiche à aussi dit le 27 février 2012

J'ai un immense respect pour les p'tits gars capables de ressortir les vieux dossiers pour foutre leur contradicteur mal à l'aise.

(mais ça c'est fake.)

[affiche-cine]

J'ai bien ri...

Néanmoins, je ne suis pas sur que mes deux déclarations soient contradictoires. Qu'un film soit une purge à la vision n'implique pas forcement une impression négative à la sortie de la salle. Des films sont des épreuves sportives dont on ressort exténué mais exalté...
Le vrai problème, c'est quand il ne se passe rien à la projection, rien ne peut alors infuser.
Sauf si on trouve la clef du film après la vision et qu'on retourne le voir. Ca m'était arrivé avec Mission : Impossible de De Palma, la première fois, j'étais complètement passé à coté du jeu de faux-semblants.

Ps : dans le doute, je t'envoie quand même des tueurs à gage, tu sais, ceux avec un triple pli derrière la nuque...