Intermittent

Discussions en rapport avec le cinéma et les techniques cinématographiques.
Répondre
Messages : 4818
Enregistré le : dim. 28 oct. 2007 - 12:00

Intermittent

Message

Depuis quelques mois j'ai eu à former plusieurs jeunes garçons et filles et tous me disent qu'ils sont bien avec le statut d'intermittent du spectacle, et ne recherchent donc pas de CDI, moi qui es toujours bossé à fond, je ne comprend pas, la vie étant très chère, la retraite pour eux incertaine, j'ai besoin qu'on m'éclaire là dessus, à moins de vivre aux dépends des parents...
Messages : 1403
Enregistré le : ven. 16 nov. 2007 - 10:13
Localisation : lille
Contact :

Message

j'ai été intermittent et je peux t'éclairer là dessus, enfin je ne les connais pas donc je ne peut certifier leur états d'esprits mais pour ma part être intermittent signifie vivre de sa passion d'artiste, quand je faisais des tournages j'étais bien payé ( par rapport à mon salaire actuel) mais je ne bossais pas tout le temps, on enchaine les périodes de travail intensif et le chômage ou y a rien à faire à part chercher du travail...mais pendant tout ce temps là on est heureux de vivre grâce à notre passion.
A cette époque, j'étais comme eux, je ne recherchais pas du tout un cdi, je m'en foutais même royalement, vu que le milieu des intermittent est pas définition "non-fixe", on est à employeur multiple, dans le cinéma il n'existe pas de contrat en cdi, ça n'aurait aucun sens puisque les films sont des œuvres à durée déterminée, 8 semaines de tournage en moyenne, à peu près le double de préparation ainsi que de post production, ensuite la production enchaine sur un autre film avec un autre réalisateur, une autre équipe etc etc et c'est comme ça qu'on tourne, on ne sais jamais quand on va bosser puisqu'en général on attend près du téléphone l'appel de quelqu'un pour bosser, on ne sait pas non plus si on va bosser longtemps ou pas, si après on va enchainer derrière ou pas...c'est une vie faite d'incertitude c'est évident, et comme tu dis ça peut paraitre incompréhensible à toutes les personnes qui bossent dur, cdi etc etc de voir ces gens être heureux de vivre dans un tel état de stress permanent ( à cause du travail incertain), et pourtant quand on est passionné, tout ces problèmes passent au second plan.
Sur les plateaux de tournages, faut bien se rendre compte qu'on est une petite famille, on passe presque 12h ensemble par jour, voir plus pour certains métiers du cinéma, c'est à dire plus qu'avec notre propre famille, et ça nous convient très bien on s'efforce de bien s'entendre entre nous, la passion du milieu nous réunit, tout le monde se donne à 200% pour un projet commun et c'est vraiment un état d'esprit à part. Tu ne trouveras jamais quelqu'un être pressé de rentrer chez lui..s'il y en a ( déjà il ne feront pas long feu) ils ont intérêt à se taire car personne ne les embauchera, ensuite pour cette histoire de salaire....on a les assedics, enfin il faut faire 507heures pour y avoir droit pendant 1 an ( ça a changé depuis et c'est encore en pleine évolution donc ne prenez pas ça au pied de la lettre) et on disposé d'un salaire régulier minimum pendant 1 an, c'est pas grand chose...même pas le smic pour certains, mais ça fait un revenu d'appoint, sur et régulier, ensuite faut se bouger le cul pour trouver des tournages bien payé qui permettent de mettre du beurre dans les épinards...

Bref pour résumé, l'intermittence est un milieu de passionnés qui ne courent pas après l'argent, en général ils sont pas très riches, souvent endetté etc.... mais c'est un milieu ultra motivant pour les passionnés, la retraite? bah ! j'ai vu des personnes de plus de 60ans bosser avec encore plein d'énergie, il n'y a pas de retraite à proprement parlé, on travaille toute la vie, mais comme je me suis efforcé de l'explique au dessus, ce n'est pas un travail pour ces gens là, c'est une passion, un rêve. En tout cas moi je n'ai jamais eu le sentiment d'être malheureux de faire ce métier là !...même après une journée de 13h complète à gérer une multitude de problème.

Après, je ne vais pas parler des nombreux problèmes de ce milieu, il me faudrait plusieurs pages pour tout décrire les avantages et inconvénients du milieu. Je veux juste expliquer à ciné9557 qu'on ne vit pas au crocher des parents, ce n'est pas un milieu de bourges non plus, par contre c'est un milieu qui vie pour une passion et pas pour un salaire...
Cine9557, je suppose avec toutes tes photos que tu es un passionné de projection, je suppose que tu es convaincu d'avoir réussi ta vie, d'avoir fait le bon choix et je suis sur aussi que le salaire n'est pas ta motivation profonde dans ce métier; si tu avais le choix entre un poste de directeur d'exploitation de salle, beaucoup mieux payé, mais pas de projection..et un poste de projectionniste, moins payé mais que des projections, je pense sans me tromper que tu choisirais la projection ? ..Eh bien pour les intermittents c'est pareil, entre une "sécurité d'emploi" qui ne correspond pas à notre critère de vie et une passion dévorante qui nous rend plus qu'heureux...on ne met pas beaucoup de temps à choisir.

ps: par contre je ne comprends pas pourquoi tu te pose toutes ces questions?? tu es projectionniste itinérant..donc tu dois connaitre l'incertitude du travail?
Messages : 978
Enregistré le : mar. 4 mars 2008 - 16:14

Message

+ 1

Bien dit Nicola59 !
J'ai également été indeminisé sous le régime de l'intermittence pendant plusiseurs années mais dans le spectacle vivant... C'est vrai que souvent on ne compte pas les heures comme dans une boite classique (un cinéma par exemple) on vit le truc par passion et intensément. Moi c'était dans la musique et le théâtre... Parfois sur une création les journées de plus de 10heures étaient fréquentes pendant plusieurs semaines avec l'intensité et le bonheur du truc, puis plus rien pendant un mois et etc... Le plus, pour moi était le complément d'indemnisation par les assedics, je gagnais très bien ma vie. Le moins, le côté précaire du boulot par moment et l'incertitude permanente sur l'avenir... Les politiques de droite n'ont jamais rien compris à cela et ont voulu sous la main mise du Médef et gros patrons de merde, casser ce régime d'assurance chômage ( qui rappelons le est basé sur la solidarité interprofessionnelle, que des gros mots a leurs yeux...) en s'attaquant aux individus et non pas aux structures qui abusent du recours à l'intermittence plutôt que de salarier les gens (tf1, réservoir prod, france 3 par ex...). Voilà, maintenant je vois et constate les dégats que cela fait autour de moi, car certains n'ont pas la chance comme moi d'avoir pû retrouver du boulot dans une autre passion... Mais rien à voir avec les parents ou les profiteurs comme les médias et politiques ont tendances a vouloir le faire croire...
Messages : 4818
Enregistré le : dim. 28 oct. 2007 - 12:00

Message

Nicolos 59, j'ai lu attentivement ta répose, je te comprends, sans jamain avoir été intermittent avant mes 56 ans je vivais aussi mon travail par réelle passion, souvent aussi dans le stress car je me rmettais souvent en question en ne restant pas souvent en place , ou en doublant, voir triplant mes emploies(camarades des syndicats fermez les yeux, il y a prescription).
A une remarque que tu fais sur le choix du poste(directeur ou projectionniste), c'est vrai j'ai eu dans les années 70 notamment à refuser des emplois d'assistant directeur et un poste de directeur pour ne faire que de la technique, avec le recul je ne suis pas sur d'avoir fait le bon choix, car si j'avais accepter à l'époque, j'aurai appris le management en plus e la technique.
A notre époque avouer qu'on fait un travail par passion, fait faux cul, pourtant quoi de plus plaisant que de gagner sa vie en faisant le job que l'on a choisi et que l'on aime, mais syndicalement ça ne passe pas, je suis quand même fier d'être parmi ces passionnés, (un peut moins en fin de carrière à cause des croches pied divers).
Messages : 4818
Enregistré le : dim. 28 oct. 2007 - 12:00

Message

Oliv a écrit :+ 1

Bien dit Nicola59 !
J'ai également été indeminisé sous le régime de l'intermittence pendant plusiseurs années mais dans le spectacle vivant... C'est vrai que souvent on ne compte pas les heures comme dans une boite classique (un cinéma par exemple) on vit le truc par passion et intensément. Moi c'était dans la musique et le théâtre... Parfois sur une création les journées de plus de 10heures étaient fréquentes pendant plusieurs semaines avec l'intensité et le bonheur du truc, puis plus rien pendant un mois et etc... Le plus, pour moi était le complément d'indemnisation par les assedics, je gagnais très bien ma vie. Le moins, le côté précaire du boulot par moment et l'incertitude permanente sur l'avenir... Les politiques de droite n'ont jamais rien compris à cela et ont voulu sous la main mise du Médef et gros patrons de merde, casser ce régime d'assurance chômage ( qui rappelons le est basé sur la solidarité interprofessionnelle, que des gros mots a leurs yeux...) en s'attaquant aux individus et non pas aux structures qui abusent du recours à l'intermittence plutôt que de salarier les gens (tf1, réservoir prod, france 3 par ex...). Voilà, maintenant je vois et constate les dégats que cela fait autour de moi, car certains n'ont pas la chance comme moi d'avoir pû retrouver du boulot dans une autre passion... Mais rien à voir avec les parents ou les profiteurs comme les médias et politiques ont tendances a vouloir le faire croire...
Surtout je ne veux pas blesser des personnes à qui mes propos ne sont pas destinés.
Moi j'ai toujours eu peur de la précarité, donc j'ai toujours choisi du solide, du sur en doublant mon travail sans me faire doublé par lui...
A mon arrivée à Paris en 71, j'ai connu quelques jours ou je grevé de faim, pas un sou pour m'acheter la moindre nourriture, a ce moment là un chef Opérateur d'un cinéma des grands boulevard m'a offert un sandwich et à boire, 37 ans après je me souviens encore du nom de cette personne.
Messages : 1150
Enregistré le : sam. 17 mai 2008 - 16:26
Localisation : lille hellemmes

passion

Message

l'orsque l'on est jeune on peux vivre de sa passion, les responsabilitées venant on est obligé de rentrer dans le cercle du travail pour un salaire car à la fin du moi il faut remplir le frigo pour les petits loups . ou il faut rester celibataire toute sa vie et arriver a la retraite sans rien bien sur je ne suis peut etre pas un exemple mais j ai pus sauver ma retraite.il est vrai que les coups bas te font changer d'idée.
Répondre